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Jazz à Paris
30 juin 2008

Guionnet - Seijiro Murayama - Mattin @Atelier Tampon 26 juin 08

La petite salle de l'Atelier Tampon est plongée dans une semi obscurité.

Depuis quelques minutes déjà, Mattin frottait les cordes de sa guitare, un peu à la manière d'un balai sur une caisse claire. Le jeu du groupe commence sur des sons ténus.

Jean Luc Guionnet (à gauche de David Chiesa)
photo savagesoundsyndicate
Guionnet___Chiesa___photo_savagesoundsyndicate

Jean-Luc Guionnet (voir bio) murmure des segments quasi bruitistes, répétitifs, loin toute joliesse. Le seul plaisir de l'exploration du son, de ses harmoniques, à la recherche de sons complexes, dans un discours à respiration circulaire.
On pense alors que le concert va rester dans l'univers de la musique improvisée.

Augmentation régulière de l'intensité sonore et passage progressif à une esthétique free, à haute énergie. Un discours au saxophone d'une véhémence et d'une liberté qu'on croyait disparues, une lave continue de musique inventive.

D'une manière à peine perceptible, apparaissent de curieux mélanges de l'univers du free jazz et de la musique électroacoustique. Comme Jean-Luc Guionnet ne dispose d'aucune pédale électronique (il a retiré ses sandales au début du concert, comme pour puiser directement l'énergie de la terre), force est de constater que cette variété de timbres inouïs est strictement due à sa manière même d'utiliser son instrument.

Seijiro Murayama ( photo www.kknull.com)
murayama___photo_www_kknull_com   

Depuis le début du concert, Seijiro Murayama (batterie) menait un jeu à la fois indépendant et en symbiose avec Guionnet. Mattin, en revanche, prend délibérément la voie de l'électronique à très haute énergie, dans une esthétique noise chère à Merzbow, dans un magma de sons très graves. Comme en écho, le jeu de Murayama accentue les martellements, dans une orgie sonore.

Mattin (photo Hrvoje Goluza)

Mattin___photo_Hrvoje_Goluza

Guionnet n'a pas les moyens physiques de suivre (il lui faudrait une triple cage thoracique !); aussi continue-t-il son exploration sonore sans forcer, mais il faut davantage tendre l'oreille pour le suivre ... ce que fait Mattin : il cesse brutalement de jouer, puis reprend et s'arrête à plusieurs reprises, comme pour que chaque élément de cette fusion sonore soit bien identifiable; et aussi dans un soucis de quasi-sculpture sonore, à coups de griffes. Reprise du son à haute énergie puis arrêt du jeu de la guitare. Mattin se concentre alors sur sa console et travaille le son des deux autres musiciens.

Le sax retrouve progressivement une voix quasi solo. On déguste encore pendant de belles minutes cet univers assez rare.

Environ 45 mn de musique ininterrompue. On en sort un peu groggy, conscient d'avoir vécu là un moment dont on se souviendra.
La scène du jazz à Paris réserve bien des moment d'intenses plaisirs, radicalement neufs.

Autres liens utiles : Guionnet - Murayama ; Guionnet : extraits sonores sur le web ; Murayama (bio) .

Marc, le maître des lieux, prend la parole pour annoncer la deuxième partie (Turner, Audeoud, Maddox : chronique à venir, s'il reste un peu d'énergie) et pour dire que l'Atelier Tampon va fermer : procès en cours pour nuisance au voisinage. Laisser son e-mail pour être tenu informé du devenir des activités.
Il a des projets; il nous en parle; la saison 2008-2009 sera intense, mais d'une autre manière. A suivre ...

Retrouver toutes les chroniques "Brèves de concerts".

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