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Jazz à Paris
18 novembre 2009

Silhouette : Noah Rosen, Yves Robert, Didier Levallet

Silhouette

Une belle interpellation au trombone, véhémente, d'Yves Robert. C'est ainsi que débute l'album Silhouette.

C'est à l'image même de ce disque : pas question de passer sans prêter attention, d'écouter d'une oreille distraite, flottante.

Ce "Chiaroscuro" n'est d'ailleurs pas le terrain de jeu du seul Yves Robert. Ce premier thème est l'occasion pour chaque musicien de poser son empreinte, plus ou moins vite : pour Didier Levallet, il faut attendre 3 minutes pour entendre pleinement son chant, qui quitte comme à regret l'espace d'un jazz bleu, fut-il free.

En revanche, Noah Rosen entre en résonnance de suite pour ensuite affirmer son propre discours, il est vrai très proche des musique européennes, quoiqu'il en dise. Il vit, en effet, une double exclusion : trop européen pour ses collègues américains, et trop américain pour les européens : étranger en France bien qu'il y soit installé depuis longtemps. En conséquence, une présence scandaleusement rare sur les scènes. Ce disque tombe à point nommé pour le faire enfin entendre, apprécier.

"Aesthetic Form" est longuement traversée par une main gauche obsessionnelle au piano, terreau particulièrement fertile pour chacun des trois artistes, en particulier pour le (contre)chant de Didier Levallet. Une musique envoûtante. Noah Rosen alterne rares notes égrainées à main droite et marées sonores. Le discours du trombone est plus doux, presque tendre. Un pur bonheur musical.

"Inner form" commence comme un standard de jazz bleu, joué au seul piano, une ballade. Puis le trio se met en place, l'ambiance se fait un peu plus heurtée, les sculptures sonores se forment sans qu'on y prête garde.

Pourquoi l'album porte-t-il le nom du 4e thème : "Silhouette" ?
Outre l'image, belle, qu'elle suggère, ce morceau est probablement le plus abouti au plan de l'écoute entre musiciens, avec en particulier un dialogue basse-piano remarquable, le trombonne ponctuant la musique plutôt qu'il ne la structure. Un morceau trop court.

On pourrait ainsi poursuivre la revue des sept pistes de cet enregistrement live * de ce trio étrange, sans batterie mais avec trombone, joué d'une manière virtuose, très présent, bien en verve (écoutez donc "Out-Skirts" !).
Une rencontre de trois artistes indépendants, libres, inventifs.

Chacun des musiciens est à entendre à chaque passage sur scène.
Mais à quand le passage de ce trio là ?

Ce disque est disponible à l'achat (6 ou 8 €) sur le label Sans Bruit : www.sansbruit.fr
Il est en téléchargement, avec un son de qualité auquel est attaché le label.

* : enregistré en Belgique, il y a deux ans, le 21 novembre 2007.

Retrouvez toutes les brèves de concert .

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