John Tchicai & Steve Dalachinsky au Souffle Continu (Claude Parle)
John Tchicai - photo dolphy00
En vidéo, la quasi totalité du court set, et quelques images fixes.
En mots, l'hommage d'un musicien à d'autres artistes. C'est ce qu'égrène Claude Parle au fil de ses chroniques.
Pour que vous ne manquiez de rien (quoique ...).
John Tchicai & Steve Dalachinsky à "Souffle Continu" Vendredi 3 Decembre ...
Sometimes, I've the eery feeling to be so far out, I'm in the core of an absolute dream I'll never escape ! ...
C'est ce qui arrive de temps en temps à Souffle continu ...
Archie Shepp, John Tchicai ... un jour sûrement, trébuchant sur l'improbable marche d'entrée du magasin, je vais me heurter à Johnny Dyani, et, me ruant en face pour boire une bière, ça va être Trane ... "Hey dude take care with thoses beers ..." A quelques mètres de là, au coin du block, des coups de feu, l’ombre d’un mec qui tombe … “Life with the Lions ” …
Parler de Tchicai, c'est comme ouvrir le thésaurus d'une encyclopédie du Jazz ...
Né à Copenhague (1936) pour s'installer à NY en 62, le Danois-Congolais devient une figure éclatante du Jazz d'avant garde ...
Il enregistre avec Archie Shepp, Don Cherry, Coltrane, Cecil Taylor, Sun Râ ...
Vendredi, il était là, tranquille en compagnie de Steve Dalachinsky ... un peu de monde, quand même, mais pas d'émeute ...
Il embouche l'alto et, comme un prunier au vent printanier soudain s'empanache de fleurs de nacre, déroule ses notes précises, indicibles perles de santé et d'espoir ...
Aucune tension, pas de démonstration, juste la sensation d'être là et de jouer, simplement ...
Le tuilage avec les poèmes de Steve se fait tout naturellement, il faut dire que pour cet amoureux du Jazz et des musiciens auxquels il a déjà dédié tant de pages, c'est comme un exocet dans les embruns ! ...
Les notes portent, prennent et s’adossent à l’espace sans l’attaquer, incisives découpes du lieu et du temps.
C’est un peu prendre pied sur un canot dont la matière serait de textures et de lignes en lieu de bois …
On n’ose à peine y poser l’oreille, on s’essaie à penser en intervalles, en traits …
Il y aura des évocations bien sur, notamment d'Albert Ayler, Spirit rejoice, Ghost ... D'autres dont je ne garde que le sourire de l'allusion ...
Et même, Tea for two ... qu'il développe tranquille, pendant que Steve reprend ses textes, dont une partie sera également écrite durant la performance ...
Difficile de relever par les mots ces moments d'échange et de liberté créatrice ...
Steve finira par un poème délirant dans une intensité croissante s'étirant dans une obsédante supplique : Ne prenez pas mes yeux, ne prenez pas mes yeux ! ....
Sur un dernier trait très doux de l'alto ...
Je serais tenté de dire : Qu'importe, prenez mes yeux pourvu que nos oreilles nous restent ! ...
Merci Théo pour ces instants de temps suspendu … (C.P)
La presque totalité du set est en ligne en deux vidéos. Presque.
Un solo de John Tchicai tout d'abord :
Puis le duo avec Steve Dalachinsky
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Pour finir, feuilletons ensemble l'album photos. Il suffit de cliquer sur l'image :
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