Les Amants de Juliette
Musique de couleurs, certainement.
Percussions (Philippe Foch, tablas ...) aux rythmes musardant de Bali au Maghreb; trompette de Serge Adam aux sonorités et à l'exubérance d'Europe Centrale; oud, guembri et mélopées des anciens esclaves noir du Sénégal ou du Mali (Gnawa du Maroc, Stombali de Tunisie); piano (Benoît Delbeq) souvent jazzy d'une manière provocante, ou aux clusters contemporains.
Des couleurs qui se juxtaposent, à l'image de certaines toiles pointillistes (même si de temps à autres, des couleurs déteignent sur d'autres), afin d'affirmer leur existence propre, de créer des ruptures d'ambiance, d'enrichir le spectre des émotions simultanément distillées.
Etonnant assemblage, comme s'il fallait toutes ces caresses pour satisfaire l'insatiable Juliette, figure emblématique possible de la musique.
Une telle "formule" autorise bien des explorations selon la prééminence de telles ou telles couleurs. C'est ainsi que Majid Bekkas prend les rênes du dernier thème pour un étonnant "Chalaba" qui s'émancipe progressivement d'un chant traditionnel, en particulier grâce à la trompette de Serge Adam.
Mais pourquoi ne pas commencer par le début, par "On the rif" ?
Pour le reste du voyage, embarquez sur Musicme ou allez fouiller chez votre disquaire préféré (MFA : musique française d'aujourd'hui : DOC 076).
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