A bord du Tchamitchian (Souffle Continu le 29 septembre 11)

Claude Tchamitchian (photo dolphy00)

Un abord simple et souriant, voilà la première impression avant que Claude Tchamitchian prenne la parole en public.
On le sait à l'aise pour cet exercice, pour parler musique.
Cette fois, au Souffle Continu, il y eut de véritables déclarations de respect pour d'autres musiciens, trouvant les mots qui touchent comme s'il s'agissait des notes justes lors d'un concert : Ralph Pena, bassiste de Jimmy Giuffre et de Bob Brookmeyer, trop tôt disparu, Hubert Tissier bassiste de tango (présent au Souffle), Raymond Boni, grand explorateur de la guitare et même l'un de ses étudiants pour la première pièce jouée. Il raconte qu'il avait reçu commande d'une pièce pour un concours du conservatoire (d'Aubervilliers ?), et que l'un des candidats l'avait tellement bien jouée que ce n'était plus un concours mais un concert et que cela l'avait conduit à reprendre cette pièce pour la jouer, devant nous. Ne pas oublier le nom de ce musicien de 17 ans ? OK mais je ne l'ai pas noté. Peut-être Claude Tchamitchian le dira-t-il.

Quatre pièces, alternativement à l'archet et aux cordes pincées. Tout bascule lorsqu'il commence de faire chanter la contrebasse. Nous voilà embarqués à bord du vaisseau Tchamitchian, calme et puissant. Les raclements de gorges, les bruits externes ... : tout est zappé, rien ne vient dissiper ce moment. Le public est silencieux, immobile, captivé. L'écoute est intense. La magie musicale opère d'autant mieux que nous sommes assez près de lui, à deux ou trois mètres, guère plus. Un luxe dont on est bien heureux de profiter.

A l'archet un premier thème semblant prendre son envol sur les accents, la richesse sonore du sitar indien (la dédicace au jeune artiste de 17 ans). Encore à l'archet, "Désir d'Ailes", pièce principale du concert (près de 20 minutes), occasion de faire chanter simultanément plusieurs cordes, pour une pâte sonore complexe et sensible. Et deux thèmes aux cordes pincées dont Raining Words, pièce dédiée à Raymond Boni, qui vous est proposée ici.
Une pièce ou chaque note, chaque résonnance sont  dégustées, puis à mi-parcours, une séquence rythmique répétitive qui va nous mener jusqu'à la fin, une forme de galop jouant de quelques variations de hauteurs, d'accents, d'intensité. Un voyage fascinant.

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Pour compléter ces quelques souvenirs, quelques photos. Il suffit de cliquer sur l'image pour voir l'album.

photos de Théo Jarrier et de dolphy00

Comment ne pas remercier Bernard Ducayron et Théo Jarrier de leurs initiatives pour nous donner à entendre des musiques toujours neuves, passionnantes.

Un mot encore. Certaines des pièces sont issues de son dernier CD, Another Childhood, paru sur Emouvance .