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Jazz à Paris
29 mai 2012

Can't stop snusing (Barnö, Grip, Lasserre)

aylcd-126Un trio trompette, contrebasse, batterie est assez rare en jazz. C'est ce que faisait remarquer Xavier Prévost en présentant Aerophone.

Cela ne m'était pas venu à l'esprit à propos de Snus (titre d'un album, mais nom du groupe ?) tant l'originalité des formations est ... chose courante dans les musiques improvisées. Et il est vrai qu'une telle formation laisse beaucoup de place aux instrumentistes ... pour autant que cela fasse partie du projet.
Or pour Snus, trio composé de Niklas Barnö à la trompette, de  Joel Grip à la contrebasse et de Didier Lasserre à la batterie, chacun des musiciens est soliste, et qui plus est, orfèvre dans l'art des sons : cela permet de superbes assemblages de matières.
Un deuxième opus de Snus nous arrive, enregistré lors d'un concert chez Ackenbush (Malakoff, juillet 2011).
Le premier m'avait particulièrement séduit (voir chronique tardive).
En fallait-il un deuxième ?

Des permanences bien sûr : les frottements, les raclements à la batterie, des frappes d'un à-propos à couper le souffle, le jeu félin aux cymbales, une contrebasse toujours en basculement d'une matière à une autre, faisant exploser le spectre sonore de l'instrument, et une trompette préférant les sons graves, éraillés, par moments incertains, comme peinant à être expectorés, ou particulièrement éblouissants lors de phases de folie volubile.

Mais au-delà des permanences, l'absolue nécessité du mouvement, erratique. Une musique qui refuse de s'installer, comme si le seul fait de nous plonger dans un bain sonore nécessitait d'en sortir pour éviter une molle accoutumance mortifère : la goulée d'air salvatrice est ailleurs, toujours ailleurs.
Cette galette n'arrêtera donc probablement pas ces bifurcations continues, ces survols de terres inhospitalières à la beauté sauvage, ces explosions successives.
Une musique qui réveille notre sensibilité assoupie. Un bien bel album.
Et probablement, un sentiment encore plus fort lors des concerts, au plus près des musiciens.

Pour y goûter, trois extraits, trop courts bien sûr, sur le site d'Ayler Records (aylcd126)
Evidemment sur Ayler !

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