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Jazz à Paris
20 juin 2012

Ping Machine au Triton (31 mai 2012)

Fred Maurin, Fabien Debellefontaine, Jean-Michel Couchet
1- Maurin, Debellefontaine, Coupé
(photo dolphy00)

La scène du Triton n'est pas riquiqui. Mais difficile d'y caser 14 musiciens ... et leurs instruments surtout lorsqu'ils en disposent de plusieurs (oui, une seule batterie, rassurez vous) et qu'ils ont chacun leur pupitre et leur partitions. On imagine l'accident du travail lorsque le trombone coulisse ou un malheureux claquement des tympans (je crois que Julien Soro avait des boules Quies).
Une fois tout ce beau monde installé, on (le public) n'y pense plus. Et si de plus on (le public encore) est au premier rang, c'est l'immersion totale, un quasi bain amnyotique sonore.

Fred Maurin avait choisi de commencer par Early Morning Party, thème qui ouvre aussi le CD "Des trucs pareils".
Une note répétée au piano (non, pas "Battle Star Galactica"), un thème qui se love naturellement dans nos circonvolutions cérébrales, des arrangements tout en délicatesses, en chatoyances, pour nous plonger d'emblée dans ce fameux bain primordial. Et un solo très inspiré de Fabien Debellefontaine au sax alto.
Enfin solo, c'est vite dit tant l'écriture est omniprésente, enchâssant totalement ledit solo, lui donnant une profondeur de champ, des ponctuations, des résonnances, des irisations qui diffusent ce sentiment de pleinitude, qui nous comblent quasi charnellement.
Ainsi, dès ce début de concert, tout est dit ou presque. Des thèmes à l'exposition lente, parce que ce l'écriture est partout. On en retient davantage la pâte orchestrale, le kaleïdoscope des couleurs, quelques segments mélodiques qui nous chavirent plus particulièrement, mais tout est développement continu, sur la crête d'une sensibilité aiguisée. Chaque thème (il n'y en eu que trois au 1er set, dont deux "créations franciliennes" : Trona* et Février**) est l'occasion d'un voyage dans l'imaginaire fécond de Fred Maurin.

... Et les solos, déjà évoqués, des dialogues enchevêtrés dans cette lave orchestrale, chacun ayant pleinement le temps de développer son propre discours. Peut-être que la disposition même des musiciens a contribué à leur laisser une plus large place soliste. Au premier rang, en effet, Florent Dupuit, Fabien Debellefontaine, Jean-Michel Couchet,  Julien Soro, Guillaume Christophel (flûtes, saxes, clarinettes).

Sur Early Morning Party, le beau et long solo initial (4mn10) de Fabien Debellefontaine au sax alto (il me semblait l'avoir entendu au tuba dans Big 4) avait mis la barre très haut. Julien Soro se lève à son tour. Une note répétée, un début de solo en forme de comptine m'avaient un peu surpris. Julien Soro est un fou de musique, généreux, inspiré, débordant d'énergie, mais là ... Il suffisait d'attendre 40 secondes et un accompagnement impeccable (Moussay, Koerner, Schwab, Maurin) pour que ça s'emballe. Quelle intensité ! Son voisin Guillaume Christophel en souriait d'aise et invitait les musiciens de l'arrière (tubas, trompettes) à accompagner cet excellent moment (4mn45).

Fred Maurin abordait le 2eme thème, Trona *, par des sons électroniques aux pédales avant de conduire l'orchestre dans une lente exposition (composition), puis il s'accorde un solo à la guitare, une séquence très travaillée d'interactions avec les cuivres de l'orchestre, avec Benjamin Moussay, en prenant le temps de la pleinitude musicale (la durée ? plus de 6mn). Lors de la deuxième moitié de cette même pièce , un solo bien enlevé, quasi dansant, de Jean-Michel Couchet au saxophone soprano, en un dialogue savoureux avec l'orchestre.

On retrouve ce goût des irisations orchestrales lors de l'exposition de Février **, qui laisse une large place aux trompettes, au tuba, au trombone. Une introduction un peu extatique qui offre l'écrin rêvé au solo de Florent Dupuit à la flûte entrecroisant les notes électroniques de Benjamin Moussay.

Et les autres musiciens ? Il convient de citer au deuxième rang, Bastien Ballaz et Didier Havet (tb, tu). Les trompettes étaient reléguées au fond à droite. Au milieu, mais au dernier rang, les deux Raphaëls (Koerner et Schwab). Et à l'extrême gauche, le leader (Fred Maurin) et son diabolique complice aux divers claviers (Benjamin Moussay), muni d'un logiciel qui répond au doux nom "d'usine".

Mais à quoi ressemblent ces musiciens ? Cliquez sur l'image pour voir l'album :

2 - Ping Machine
Ping Machine (photos dolphy00)

Enfin je ne résiste pas à vous proposer une vidéo, privée. Pas de musique, juste la présentation des musiciens par Fred Maurin


...

* Trona : une sorte de contre-hommage à une zone minière livrée à une exploitation écologiquement désastreuse, une forme d'esquisse de notre environnement quotidien futur.
** Février : en fait, Fred Maurin ne sait pas pourquoi, si ce n'est qu'il s'est rendu compte que c'était sa 28e composition pour Ping Machine.
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Frédéric MAURIN (comp, dir, g)
Florent DUPUIT, Fabien DEBELLEFONTAINE, Jean-Michel COUCHET, Julien SORO, Guillaume CHRISTOPHEL (fl, sax, cl)
Bastien BALLAZ et Didier HAVET (tb, tu)
Andrew CROCKER, Quentin GHOMARI et Fabien NORBERT (tp)(remplacé au Triton par  Julien SILVAND)
Raphaël SCHWAB (b)
Raphaël KOERNER (dms)
Benjamin MOUSSAY (p, electr)

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