Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jazz à Paris
22 janvier 2013

Sylvain Kassap, Matyas Szandaï, Benjamin Sanz @ Home

Sylvain Kassap - photo dolphy00 
IMG_2625


Il fallait braver la neige ce 20 janvier : chaussures de rando et bâton de ski (défense de rire !). Mais c'était pour la bonne cause.
Quelle musique ! Un trio remarquable, au jeu intense.
Et pas du tout ce à quoi je m'attendais.
Je souhaitais ré-entendre Sylvain Kassap, cet arpenteur des musiques innovantes : improvisation et musique contemporaine. Et à ma connaissance, pas le moindre emprunt à l'électronique.
Programmé dans le cycle Jazz@Home, il ne faisait aucun doute qu'il allait nous promener, aiguiser nos oreilles, parmi ses paysages esthétiques et son traitement des matières sonores.
Une interrogation : comment Benjamin Sanz (dr) allait-il se glisser dans cet univers là, lui qui nous régale de rythmes complexes aux larges emprunts africains, aux pulsations déséquilibrées qui laissent notre corps, notre imagination, reconstituer le tempo sous-jacent.
Quant à Matyas Szandaï (b), je ne l'avais jamais entendu.

Après quelques frappes douces sur les peaux, quelques notes à la basse, l'interrogation demeurait.
Puis vint Kassap à la clarinette basse. Un discours en souffle continu, un torrent de notes qui enflait, nous plaquant sur notre siège, renouant avec la fureur libératrice du Free Jazz.
A la clarinette, aux clarinettes parfois, des sons nous asphixiant dans le suraigü.
Une fluidité, une virtuosité de tous les instants.

Du jazz ? Certainement, pour la pulsation interne du discours de Kassap, que Benjamin Sanz n'a eu de cesse d'accompagner, d'amplifier, de susciter. Un espace dans lequel Matyas Szandaï s'est empressé de s'engouffrer, y apportant une belle musicalité alliée à une exploitation inventive de sa contrebasse (caresses du cordier, grattements inédits des cordes, raclements de la pique sur le sol, petites frappes sur la volute, etc.).
Mais aussi une musique qui ne renie rien des espaces plus habituels de Sylvain Kassap : les matériaux sonores, les échos plus ou moins lointains des compositions contemporaines.
Des élargissements esthétiques aussi : des bribes de ritournelles inventées, des danses populaires d'origine indéfinissable, tout aussi imaginaires, et de multiples couleurs faisant songer aux musiques d'Europe de l'Est, klezmer ou balkaniques, probablement plutôt dues à nos esprits embrumés de références associées à la clarinette.

Un Kassap en transfrontalier malicieux et surdoué des univers musicaux.
Un trio formidablement libre et généreux.

Deux sets.
Lors du second, deux invités pour un bien beau quintette : Michael Zerang, peut-être contraint de rester à Paris plus longtemps que prévu pour causes d'enneigement, et devenu de facto  un habitué de Jazz@Home; il nous a gratifié d'un jeu obsédant au tambour de peau, une quasi transe faisant irresistiblement penser au vertige de derviches tourneurs; une séquence courtoisement respectée par Benjamin Sanz. Et Or Solomon au piano, qui apportait des couleurs nouvelles au trio.

Une superbe soirée; les visages rayonnaient.

Pour les curieux : il faudra guetter le site Jazz@Home pour profiter de la vidéo (intégrale ?) de ce concert.

Publicité
Publicité
Commentaires
Jazz à Paris
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 561 443
Archives
Publicité