Joëlle Léandre, Martine Thinières et Blaise Cendrars (Galerie Hus, 24 septembre 2015)
La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France
"En ce temps là j'étais en mon adolescence..."
Du fond de ma mécréance, ce début de chant résonne plus fort que cet autre :
"Au commencement était le verbe"
L'un de ces textes qui vous font fouiller la bibliothèque pour y retrouver intacte l'émotion primale. Les accidents et les déménagements en ont eu raison. Mais le chant est là, dans un fouillis de neurones. Le tumulte des images et des sons, la peur du poète, sa fébrilité même et son infinie curiosité du monde d'alors, du fracas des corps.
En une forme de contrepied, Martine Thinières donne vie non au rêve éveillé d'un homme évoquant sa jeunesse mais à la libre parole d'un encore enfant, découvrant ces terres infinies, les femmes et l'alcool, les mystères de la légende de Novgorode. Le texte en devient presque rafraîchissant, une forme d'innocence bravache, un brin rouée.
Les déflagrations, le tumulte, les terreurs, l'incessant roulement fer contre fer seront à la contrebasse de Joëlle Léandre. Elle aussi déclame ce texte fou, avec son archet, ses frappes, intensément.
Un extrait de cette soirée
...
Blaise Cendras surprend encore plus d'un siècle après.
Naturellement, il faut relire
PS : à relire aussi la chronique onirique (comme souvent) de Claude Parle
re PS : pour une "leçon de chose" au sujet du poéme, une échappée vers weblettres
et pour la "Légende de Novgorode", une boucle vers l'ami wiki .
Retrouvez toutes les brèves de concert .