Les Scènes d'Or 2019
Naturellement, cette année, c'est Joe McPhee qui sera la figure emblématique des joies si particulières qu'offrent les concerts, le direct, les vibrations de l'instant.
Cet article est l'occasion de revenir sur ces moments de fête, de rappeler les émotions ressenties, chaque fois différentes, et qui conduisent à sortir de chez soi, de son confort domestique, pour l'incertitude et la surprise.
The Archetypal Syndicate au 59 Rivoli
Pas de blues ... mais des couleurs et des instruments du Sud (Afrique avec le guembri, les mbiras de Paul Wacrenier, Portugal avec cette guitare aux étranges aigrettes de Karsten Hochapfel, percussions du monde et d'ailleurs pour Sven Clerx), sur des lignes répétitives, sources de la dite transe et du vagabondage de la psyché.
Joe McPhee et ses 80 bougies, un instant chaviré
Ce soir-là, il verse dans l'errance épurée, la sensibilité distillée, les phrases courtes et ciblées. Ses matières sonores travaillées, ses éraillements et ses souffles s'inscrivent parfaitement dans un discours finalement mélodique. Une forme de synthèse de son parcours.
Ses deux compagnons, en revanche, se lâchent.
Jaap Blonk déclame ses poèmes au Souffle Continu
Ce qui stupéfie, c’est l’extraordinaire plasticité de sa voix, ce talent fou qui nous fascine avec très peu de moyens. C’est une « bête de scène » et un virtuose. Il touche autant au cœur et à nos tympans qu’à notre esprit. Il swingue avec les syllabes, les sons, le souffle… C’est un artiste hors norme.
Steve ouvre Babylone à Peter, John et Jobic
Steve Potts revient pour un de ces moments que vous auriez regretté de manquer, de cette grande épopée du jazz, plus en forme que jamais, trouvant dans le trio de Jobic Le Masson le plus formidable des écrins. Évidemment, la salle a craqué de plaisir.
Les Quatre Vents à l’Ermitage
Perrine Mansuy nous parle d’un voyage au Canada, d’un jour qui pointe à peine sur un lac aux hérons immobiles, « First Light on Muskoka ». Une trompette solo en douce émergence rejointe par quelques touches au piano, pour accompagner ce jour nouveau, encore fragile. Quand la trompette s’efface, c’est un entrelacement piano-basse, avec quelques caresses aux cymbales.
Yoko Miura illumine un sous-sol
Ce concert nous a offert une musique où chaque voix est originale, où les rencontres et les enchevêtrements sont nombreux, mais aussi où sa matérialité même, les sons, la gestuelle, passent après la puissance onirique des diverses configurations instrumentales, en particulier quand Yoko rencontre Judith.
La Belle Ouïe du Balto
La Belle Ouïe nous a offert une fin d’après-midi de plaisirs francs, de malice, d’écoute aiguisée, de sensibilité affûtée, de surprises aussi, et de découverte d’un prénom, qui sera vite un nom, Amaryllis.
Bondi, Denzler, d'Incise; Gauguet et Hautzinger - Tiasci
On ne peut que remercier Appadurai Arvind de mettre ainsi cette petite salle à disposition des musiques neuves d'aujourd'hui et à Fred Marty pour sa programmation d'artistes qui refondent une part du paysage musical.
Denis Charolles Octet et Surnatural Orchestra - Nuits des Arènes
Une vraie grande fête qui allait encore s’amplifier lors du 3e round, avec la présence simultanée des deux orchestres. Mais attention, «vous dansez, et nous on jouera». Le public ne se le fait pas répéter.
Vingt six musiciens sur scène ou avec le public
Benoit Cancoin (b) aux Sorins (dimanches de l'impro)
Les faibles amplitudes chromatiques exercent une forme douce d'hypnose et permettent de se concentrer sur les variations des matières sonores. Et dans ce registre, sans jamais brusquer les choses, sans effet démonstratif, Benoit Cancoin nous emmène visiter son jardin sonore.