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Jazz à Paris
14 mai 2020

Otomo Yoshihide -Six facettes de Lonely Woman et une biographie (Guillaume Belhomme)

Otomo Yoshihide Lonely Woman


C'est une vieille habitude, pour Otomo Yoshihide, que celle de reprendre "Lonely Woman". Si "Guitar Solo" en consigne déjà une version enregistrée en 2004, ce disque-là en assemble six, interprétées seul encore, en New Jazz Trio ou New Jazz Trio augmenté des présences de Sachiko M et Jim O'Rourke.

Le quintette se charge d'ailleurs des première et dernière versions à entendre sur le disque : lente divagation autour du thème d'Ornette Coleman conclue sur rendez-vous d'aigus tenaces ; jeu de miroirs opposant leurs motifs abstraits. Seul, Yoshihide élabore, au son d'une guitare acoustique brisée et plus tard d'une guitare électrique, deux approches de l'œuvre : nonchalante obligée et bruitiste défroquée. En New Jazz Trio, promis, il donne avec Mizutani Hiroaki (basse) et Yoshigaki Yasuhiro (batterie) deux autres relectures : digression enlevée de guitare électrique contre versant mélodique où se réfugie la guitare acoustique.
Malgré le spectre, pas une fois la redite. "Lonely Woman" conseillé en conséquence.
Otomo Yoshihide's New Jazz Trio : Lonely Woman (Doubt / Metamkine)(2010)

Un extrait est proposé en bas de l'article. Ce dernier avait été publié sur Le Son du Grisli.
Guillaume Belhomme propose en outre une petite biographie d'Otomo Yoshihide, parue initialement dans "Jazz en 150 figures", éditions Layeur.


Adolescent obnubilé par l'électricité, Otomo Yoshihide réalise ses premiers collages sonores avant d'intégrer à la guitare un groupe de rock amateur de Fukushima. Lorsqu'il rejoint Tokyo pour poursuivre ses études, quelques disques (signés Ornette Coleman, Eric Dolphy ou Derek Bailey) et concerts (du saxophoniste Kaoru Abe ou du guitariste Masayuki Takayanagi) le décident à servir un jazz indiscipliné : dès 1981, il improvise ainsi au Goodman Club à coups de guitares, de magnétophones et de récepteurs radio.
En 1987, il se fait remarquer davantage en duo avec le saxophoniste Junji Hirose puis au sein d'ORT, formation qu'emmène la pianiste Kyoko Kuroda et dans laquelle il intervient aux platines. En 1990, il intègre le Player Piano du bassiste Hideki Kato et, surtout, fonde Ground Zero, groupe à géométrie variable qui défend aux quatre coins du monde, jusqu'en mars 1998, une esthétique radicale pour être souvent assourdissante.
En parallèle, Yoshihide mène d'autres projets (Double Unit Orchestra, Celluloid Machine Gun, Sampling Virus Project, Mosquito Paper) et entame d'autres collaborations (apparitions dans le Peril de Tony Buck, l'Optical 8 d'Hoppy Kamiyama ou le P53 de Chris Cutler, et association avec la platiniste Sachiko M en duo sous le nom de Filament puis en trio avec le batteur Yoshimitsu Ichiraku sous celui d'I.S.O.).
En 1999, l'homme revient au jazz en enregistrant avec quelques vétérans japonais du genre le disque Plays the Music of Takeo Yamashita, retour qu'il concrétise l'année suivante en prenant, en studio,
la tête d'un New Jazz Quintet qu'il conduit souvent depuis, lorsqu'il n'est pas occupé à de beaux et tapageurs travaux de tourne-disques.




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B
Bjr, très intéressant...
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