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Jazz à Paris
19 avril 2021

« Stovelit Lines » Thurston Moore, John Butcher, John Edwards, Terry Day, Steve Beresford

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Cela fait déjà dix ans que le groupe de rock Sonic Youth s’est dissous, mais on continue d’associer Thurston Moore à cette formation  au succès mondial. Ce jeune homme de 63 ans a multiplié les collaborations dans différentes esthétiques musicales, y compris l’improvisation libre. J’ai le vague souvenir de l’avoir vu sur scène lors du festival Jazz à La Villette. En 2007 ? Avec Michel Doneda ? Peut-être.

On ne s’étonnera donc pas de le trouver associé à la fine fleur de la scène britannique dans des créations radicales. 

Un tel monstre du box office se permet aujourd’hui ce qu’il veut. Il peut donc à loisir illustrer la plasticité de son jeu, ou se frotter au plaisir de relever des challenges hors format.

John Butcher, frappé comme tout le monde par la paralysie de la scène en temps de pandémie, a publié cette année des enregistrements du passé sur Bandcamp, dont ce concert de novembre 2017 à l’Iklectic, avec ce 5tet remarquable.

Ce flux de 45 minutes est découpé en trois pistes. Une sorte de comète musicale à la traînée longue. Bien évidemment, avec un tel groupe, l’invention est partout, mais avec un souci de faire « son », une convergence protéiforme.

Une sorte de mitraille lente d’où surgissent des éclats, des stridences, des roulements, des balises scintillantes, particulièrement au piano. Les cordes de la guitare bourdonnent, pétillent, claquent, résonnent, cliquettent, entraînant des spirales successives au sax, des suraigües, des vibrations insensées, des éboulements sur les peaux, tout un maelstrom sidérant, alors que la basse balaie de grands coups d’archet ou fait crépiter les cordes, et bouscule le groupe.

Par moments, surgissent des échos d’un blues lointain au clavier, d’un chant feutré au sax, vaguement jazzy, en une nostalgie surprenante. Mais cela ne dure pas. La grande coulée primordiale, charriant toute sorte d’agrégats, reprend son cours inexorable.

Des moments d’une beauté rugueuse, intense, sauvage, irradiante. Une phase laissant une large place aux chaos sur les peaux, le métal, puis la fin survient brusquement, comme s’il fallait bien interrompre un jour ces musiciens qui ne veulent pas se quitter.

Pour vous en assurer, écoutons la dernière partie de cet enregistrement.


Un album intense, un de plus, de cette cette scène britannique particulièrement inventive. Ne vous en privez pas.

Une suggestion, abonnez-vous au site Bandcamp de John Butcher .

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