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Jazz à Paris
15 mars 2011

Yes, Sans Bruit !

Yes_is_a_pleasant_countryComment aborder un disque comportant créations et standards ?
Par ces derniers ? Oui, bien sûr, le terrain de connaissance favorise l'approche ... croit-on !
C'est en effet un piège délicieusement pervers, surtout si les créations antérieures desdits standards sont encore très présentes en mémoire et risquent d'écraser toute nouvelle incursion.
C'est évidemment ce que je propose.
Billy Strayhorn pour démarrer le disque . "A flower is a lovesome thing". Un duo voix sax. Un dispositif minimal, à la limite du dénument ... pour nous fouailler les tripes. Et une voix assurée y compris sur terrains escarpés, abrupts, un léger voile canaille-métal, et des accents qui n'oublient pas les divas d'alors ... mais comme un vertige surmonté.

Billy Strayhorn encore, en trio, pour un "Strange feeling". En particulier, pour Vincent Lê Quang au lyrisme boulversant, à la maîtrise stupéfiante. Une fin funèbre de Bruno Ruder au piano. Tout sonne juste, un joyau de précision *.

Puis un saut arriére, vers Mingus : le grand orchestre ... à trois voix, aux accents Ellingtoniens. Quel solo de Vincent Le Quang (décidément en veine), quelles brisures cristallines de Bruno Ruder !

Rentrons à présent dans les compositions actuelles. Par quoi commencer ?
Le morceau titre du CD ? "Yes is a pleasant country".
Au piano, des notes détachées, pour introduire délicatement, et longuement, le thème, puis un Yes qui s'élève, un thème qui nous paraît déjà familier dès la première écoute, un morceau finalement trop court. Un Yes que semble illustrer la pochette, en un raccourci saisissant (ma maîtrise douteuse de l'anglais me permet toutes les approximations). Un même "oui" qu'on est prêt à chuchotter aux musiciens, sans résister davantage.
Ensuite, un "Blues", en limite de battements. Un solo de piano et deux voix étranglées, en quasi-infra sons, proches à en brouiller l'écoute. Puis à mi-chant, le solo "désespéré" de Vincent Lê Quang ("Et j'en sais d'immortels ..." **).
Une "Heure du loup" qui commence tout en douceur, un quasi solo au sax à mi parcours, pour conclure dans des notes frappées lourdement au piano, une voix comme perdue dans ce maelstrom percussif qui retrouve enfin le chant haut perché du sax avant l'apaisement final.
Par quoi poursuivre ce picorage gourmand ? "Three things", peut-être. Pièce délicate, qui se développe en puissance et dans l'aigu : on s'attend au crash vocal, tant la composition est exigeante ... mais Jeanne Added colle parfaitement à la route.
On pourrait ainsi poursuivre l'exploration des compositions, dans le désordre, pour avoir à choisir sans connaître.. mais baste : place à l'écoute complète du CD, en lâchant toute vigilance sourcilleuse, en s'abandonnant au plaisir.
Que vous proposer en écoute ? J'imagine que vous avez déjà une idée.


...

De belle compositions. Trois excellent musiciens.
Un beau cadeau de "Sans Bruit".
Mieux, une fête intimiste.

Petit tour vers le site de Sans Bruit, pour se laisser tenter : http://www.sansbruit.fr/release.php?catno=012

---
* on peut tout de même écouter Billy Strayhorn avec Michel Gaudry à la basse là ("Piano Passion"):
http://www.we7.com/#/song/Billy-Strayhorn/Strange-Feeling

** "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots."
Inévitable de Musset

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