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Jazz à Paris
20 juin 2017

Mark Lewandowski trio "Fats Waller" (Whirlwind Recordings WR4703)

mark lewandowski waller recto

Un album dédié à Fats Waller ? Une sacrée surprise. Ce pianiste fait partie de la légende du jazz par ses thèmes que chacun connaît, même à son insu, par sa musicalité exceptionnelle, par son rythme irrésistible qui ferait se dandiner des rails de chemin de fer, et par cette photo où on le voit avec sa face ronde, ses sourcils levés, le chapeau basculé "crânement" de côté, les moustaches fines et la cigarette plantée au coin des lèvres. Un personnage.

Fats Waller

Malgré mon émotion de voir resurgir cette figure de ce passé lointain, je reste rétif à tous les "tribute to", hommages en tous genres. A moins que ...

Ici, on est loin de l'ambiance des clubs enfumés et des superbes femmes aux longs porte-cigarettes. Le projet est porté par ... un contrebassiste, Mark Lewandowski, en trio avec Liam Noble au piano et Paul Clarvis à la batterie. Et sur cette basse, il se pique souvent de présenter le thème (comme dans "I'll be glad when you're dead Suzannah", peut-être la pièce la plus réjouissante de l'album) ou de dérouler des solos mélodiques. On l'imagine aisément, les thèmes de Fats Waller sont alors totalement réarrangés pour faire une place centrale à ce gros instrument et pour permettre une forme de déconstruction, néanmoins respectueuse.
Cette démarche est frappante dans "Honeysuckle Rose" où le début de la piste est un collage de l'interprétation enlevée par l'orchestre de Fats Waller suivi par des accords plaqués de Liam Noble, des frappes sèches aux balais et un thème présenté au piano avec un contrechant à la basse. Chacun des morceaux est ainsi l'occasion de retrouver le plaisir des mélodies d'un répertoire aujourd'hui délaissé. Mais un plaisir dépouillé des accents d'alors pour trouver de nouveaux sentiers que seul le temps peut dégager comme dans "Lulu's back in town", ou dans "Jitterburg Waltz" (ce qu'Eric Dolphy avait aussi fait en son temps).

Et pour finir, "Why", de Jelly Roll Morton, chanté et sifflé, qui clôt l'album en forme de pirouette.

Lewandowski, Noble, Clarvis

Un bien agréable moment de musique offert par un ambitieux Mark Lewandowski, mélodiste invétéré(à gauche sur la photo), un Liam Noble (au milieu) inventant un piano stride du 21e siècle, et un Paul Clarvis apportant parfois des frappes cubistes dans cette période d'un jazz tourbillonnant. Pétillant d'esprit et de rythme.
(A lire aussi, mais en anglais)

Pour donner un avant-goût , la première piste de l'album suivi par son interprétation originale (avec une image en couleur de Fats).

 

Et comme je ne me lasse pas de ce truculent personnage, une dernière vidéo qui fait regretter l'absence cruelle de tout voyage dans le temps. Un feu d'artifice. Dans le groupe, Zutty Singleton (dr), Slam Stewart (b), Benny Carter (tp) ...
Et admirez le jeu de sourcils !



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