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Jazz à Paris
27 juin 2008

La Chambre de Dgiz (14 juin 08)

La Chambre de Dgiz et son locataire
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Des enfants qui interviennent dans un concert mixant slam et musique improvisée, en ânonnant en boucle un petit bout de refrain d'une chanson de Joe Dassin : l'Eté Indien.
Faut dire que ce thème avait été choisi par Dgiz, un peu comme un défi, pour dégager un espace de création dans un univers musical archi connu. Les gosses reconnaissant le thème et encouragés à le chanter, y prenaient un plaisir plein, communicatif. Impossible de les arrêter.
Jeu de fausse autorité de Dgiz pour les stopper, ce qui les fait repartir de plus belle. Rien n'y fait, si ce n'est le coup de grâce classique : on demande au public de les applaudir. Un plaisir évident de Dgiz face à la tournure des événements. Plaisir du public aussi.
Peut-être une certaine gêne de la maman.

C'est qu'on est totalement dans un espace de proximité entre les artistes et le public.
Physiquement, chaises du premier rang très basses, pas d'estrade, public sur trois côtés.
Et puis la forme même, le slam, qui chez Dgiz dépasse le poème déclamé, scandé. Il s'agit tout autant de théâtre, avec un acteur en mouvement, avec une expressivité à peine forcée (l'humour et l'amour toujours présents). Et bien sûr, avec une capacité d'improvisation, de jeu sur les mots tout à fait confondante. Ses poèmes sont écrits, c'est certain, mais, un peu à la manière d'un compositeur, certains segments sont repris, parfois très partiellement, ouvrant sur des séquences qu'on imagine improvisées. Une sensibilité d'exception.

Il n'était pas seul sur scène. Il invitait des "pointures" de l'aventure musicale : Médéric Collignon (buggle, voix, electro),  François Merville (batterie), Pascal Contet (accordéon) et Sylvaine Hélary (flûtes, voix, électro).
C'est la deuxième fois que je vois Sylvaine Hélary improviser un chant trituré par des bidules électroniques. J'avais été stupéfait lors d'un concert des Arpenteurs de son traitement iconoclaste d'un thème de Albert Ayler. Cette fois encore, elle étonnait par son inventivité, sur ses différents instruments.

Dgiz & Sylvaine Hélary - Médéric Collignon
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Médéric Collignon était juste à côté de Dgiz, en "co-vedette" et ce rôle a été parfaitement assumé. En écho à Dgiz, il s'est majoritairement placé dans le traitement de la voix (belle inventivité, et quelle flexibilité de la voix ! ), et du traitement électronique.
Deux musiciens que je voyais sur scène pour la première fois : Pascal Contet à l'accordéon et François Merville à la batterie. Du premier, je dirais qu'il se plaçait le plus souvent en soutien des autres ou restait seul de trop courts instants. A revoir dans un rôle plus central pour l'apprécier pleinement.

Pascal Contet - François Merville
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Ma grande surprise fut François Merville. Ce faux calme est un défricheur de sonorités, un manipulateur d'objets les plus variés et un sorcier de la frappe, surtout lorsqu'elle est irrégulière. Je crois qu'il s'amuse sur scène et, lorsqu'il se met à l'écart (sur l'échelle qui mène à l'étage), son regard est attentif, bienveillant. A revoir sans modération.

Une très belle soirée, la dernière de l'Atelier du Plateau pour la saison. Rendez-vous en septembre.

PS : Merci à l'organisatrice du concert qui m'a autorisé à prendre quelques séquences, ainsi qu'à Dgiz et Sylvaine Hélary. J'hésite à en mettre en ligne pour l'instant, leur qualité technique étant discutable. Peut-être en extrayant les meilleurs instants ...

Retrouver toutes les "Brèves de concerts"

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Commentaires
P
Ravi de voir que Collignon multiplie toujours ce type d'expérience vocale et déjantée...<br /> merci de ce cpte rendu.
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