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Jazz à Paris
1 novembre 2008

Guionnet - Hayward - Murayama - La Casa à l'Atelier Tampon le 26 oct. 08 (par Claude Parle)

Une nouvelle chronique de Claude Parle, pour parler des musiques émergentes d'aujourd'hui, pour évoquer ce qui en fait le sel, pour décrire l'écoute attentive qu'elle requiert, pour le plaisir surtout que ces artistes nous inventent tous les jours.

J'ai choisi pour illustrer cette chronique la photo d'Eric La Casa, artiste peu souvent mentionné sur ce blog.

Eric La Casa - photo www.instantschavirés.com
Eric_La_Casa___photo_instantschavires_com

Jean-Luc GUIONNET : sax alto, Robin HAYWARD: tuba,
Eric LACASA : ordinateur, Seijiro MURAYAMA : batterie.

 

Dimanche,18h30, à la Galerie Tampon, Guionnet, Hayward, Lacasa et Murayama nous ont distillé une petite "symphonie for improvisers" dont ils ont lâché le secret ....

 

Le lieu un peu étroit était bondé lorsque les comparses ont entamé la soirée ...

 

Dès le départ, Seijiro entame un lent et régulier frottement de maillet sur sa caisse claire posée sur les genoux et s'installe dans un rythme qu'il gardera jusqu'au bout ...

Changeant pour une baguette, puis pour un balai avec pour seule variation l'intensité ...

[En fait notamment avec le balai, il y aura une quasi disparition du rythme pendant un court moment ...]

Eric entame lui aussi la séance avec quelques micro sons bruités.

Les souffleurs soufflent ....une petite brise automnale s'élève ...

 

Ils vont tenir le pari du micro minimalisme pendant la première moitié de la performance, seulement émaillée ça et là, mais de façon fort précise, de pincement ou de claquement d'anche de Guionnet préludant à un souffle ou à un son lisse sans variation ni modulation, tandis que Rob Hayward ponctuait le bas du spectre par d'amples sons tenus légèrement voilés, opposés à des tenues granuleuses, air et salive, la sève du tuba ! ...

L'électronique, résolument dédiée à des traitements primaires nous offre là une excellente manière de fonctionnement discret, non invasif sur la matière sonore, amenant la perception plutôt au concret que sur le son électrique ...

Il y aura une évolution régulière du processus jusqu'à l'introduction de voix, de bruits externes, de bips d'intercom ...sans que jamais l'organisation fine et la forte cohérence du quatuor n'en souffrent ...

 

Après une sorte de lente progression vers la tenue et la force, un retour aux conditions initiales avec une réorganisation de l’espace et du temps, la performance s’arrête avec la précision d’un pilote d’hélicoptère sur un névé par vent défavorable …

 

Calme et précision font de cette formation une des meilleures du genre… Il faut dire que l’attitude des musiciens y est pour beaucoup ! … L’écoute et la concentration finissent par devenir palpables au cours du temps.

Espérons que cette formation continuera de nous inviter à d’autres séances de lévitations …

 

 

Claude Parle

Retrouvez toutes les chroniques "Brèves de concerts".

 

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