Guérineau, Oki, Grip & Sato au Bab Ilo (par Claude Parle)
Sylvain Guérineau, Itaru Oki, Joel Grip, Makoto Sato
au Bab‘Ilo (4 mars 10)
Toile de Sylvain Guérineau (titre ?)
Comment caser sur un bout de scène quatre individus dont la somme étoufferait un big band ?
Réponse : Au Bab’ilo, rien impossible ! …
Ce soir là, Oki fut divin ! …avec constance et précision, il a tissé, évoqué ou attaqué dans la pâte qu’engendraient ses complices .
Guérineau très en forme, générant un climat particulièrement riche, sensible, fait de contrastes et de tonalités puissantes, piqués par Grip toujours à l’affût et bien inspiré tandis que Makoto résolu comme à l’accoutumée faisait sonner ses fûts comme un vigneron coléreux ! …
Dans les réminiscences d’Itaru, il y eut des évocations des années où Don (Cherry) étonnait nos oreilles par ses fantastiques impressions susurrées comme si elles fussent exsudées d’un ophicléide auquel on eut abouché tous les vents de la terre …
Cela sortait, comme une radiation des remous que Sylvain mitonnait dans son coin, dans le cuivre du ténor, tel un cuisinier ivre des senteurs qu’il exhale de ses pots alchimiques et dont les vapeurs nous kidnappaient littéralement hors de ce monde …
Puis, dans l’empressement gravitationnel de cet astre en contraction spasmodique, vint s’accréter Noah Rosen plié dans l’ingrat piano du lieu dont il extirpa pourtant quelques clameurs astrales tissant leurs spires autour de la flamboyance du quartet …
Alors, poussé sans doute par quelque invincible démence, Parle s’empara du cornet d’Itaru pour venir compliquer un temps la course splendide de cet amas d’étoiles …
Transformer un quartet en sextet, la magie du Bab’ilo fut opérante et ravissante …
Un Extraordinaire Voyage que l’ami Jules n’eut pas osé même en rêve évoquer dans l’un de ses improbables ouvrages qui traversent nos enfances plus sidéralement que les météores …
Un grand merci à ces Astronotes ! …
Ainsi qu’au Bab’ilo …
Claude Parle
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