Amok Improv Autour de Jean-Brice Godet

22 novembre 2011

Amok Improv Autour de Jean-Brice Godet

Watt 4tet (photo extraite de la vidéo)

Amok Improv est un cycle de concerts, de rencontres, imaginées par Jean-Brice Godet (bcl), Sylvain Cathala (ts) & Fred Maurin (g). Ils consistent en des séquences assez courtes, moins d'un quart d'heure, de formations parfois éphémères, réunies pour une soirée de musique improvisée.
Ce cycle trouvait sa place à l'Olympic Café, mais compte tenu de l'évolution probable de la programmation du lieu, ce cycle a connu son dernier round le 11 octobre dernier, au LMP (Lavoir Moderne Parisien) exceptionnellement, en soutien à l'action de cette salle pour retrouver un minimum de financement public.
Un extrait de cette soirée a déjà été mis en ligne sur Flux Jazz (Newton sous le charme d'Emilie Lesbros).
Retour donc sur cette soirée en deux courts articles, afin de présenter cette musique.
Celui-ci est centré sur Jean-Brice Godet.
Il présentait d'abord un quartette de clarinettes, Watt, composé de Jean Dousteyssier(clarinette) / Julien Pontvianne(clarinette) / Antonin Tri Hoang (clarinette basse) / Jean-Brice Godet(clarinette basse).
Un quasi drône, une musique sur une seule note comme l'affectionnait Giacinto Scelsi. Une seule note pour développer l'écoute, mais surtout pour étendre le champs musical.
Des vibrations apparaissent, s'entrelacent entre les instrumentistes, des battements peut-être dûs à la proximité des notes émises. Des harmoniques viennent colorer la note pivot. Si les instruments sont joués en souffle continu, la reprise de souffle peut-être décidée à des fins musicales, ce qui est le cas ici, de même que le jeu sur l'intensité d'un seul ou des quatre. L'interruption temporaire de l'un des musiciens contribue à ce jeu permanent de changement de couleurs.
Les mouvements des artistes sont très limités, et lorsqu'ils sont impossibles à réfréner, les gestes sont lents pour ne pas risquer d'amoindrir l'intensité du jeu collectif.
Le choix même de l'instrumentation, deux clarinettes basses et deux clarinettes, laisse peu de place à un large spectre de timbres, contrairement à certaines compositions de Scelsi, pour se concentrer sur ces délicats changements de rapports entre les sons.
Une approche particulièrement originale de la musique.

Lien direct : http://youtu.be/RkrFXjXEbfM

Sur la page Watt du site de Julien Pontvianne, on peut aussi trouver un extrait du concert de cette formation à la Galerie G, le 1er juillet 2011.

Ensuite, une pièce plus courte (environ 6mn) pour un trio composé de Quentin Sirjacq (p), Jean-Brice Godet (bcl) et Fabien Debellefontaine (tu). Une musique plus directement accessible, avec de courtes envolées qui rappellent par moments le discours dolphyen. Mais ce n'est pas le propos central du trio.
Une ponctuation au tuba ouvre le morceau, revient régulièrement toute la pièce durant et vient la clôre. Un infra-thème. Quelques notes d'une quasi-comptine délicate, mélancolique et légèrement suranée au piano offrent un tremplin aux éclats complexes de la clarinette complétés au tuba (aux sonorités tout autant travaillées) comme s'il s'agissait d'un unique instrument. Une très belle complémentarité des instruments pour une pièce attachante qu'on se prend à déguster encore et encore (privilège de l'enregistrement).

Lien direct : http://youtu.be/waa4ozEN50A