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Jazz à Paris
16 mai 2012

Eve Risser et Joris Rühl à l'Improviste

Eve Risser & Joris Ruhl - photo dolphy00
12-05-05_12_Risser, Ruhl

Deux musiciens qui se connaissent depuis leur tendre enfance, depuis les deux villages alsaciens voisins qui les ont vus grandir : Joris Rühl (clarinette) et Eve Risser (piano "augmenté").
Ils ont choisi, selon leurs propres mots, de nous présenter une musique de l'illusion, de la confusion des sources sonores.
Ils utilisent pourtant des instruments aux potentiels biens lointains. Mais la varité des objets manipulés au sein même du piano et la recherche des convergences par les deux instruments rendent l'identification de l'origine des sons bien délicate par moments.
Leur musique se déploit lentement, souvent dans les aigus, voire les suraigus, à la manière de drônes complexes, avec parfois pour seuls à-coups quelques notes frappées sur le clavier, ou des coups de mailloche directement sur les cordes. Un continuum de variations des matières sonores, des agrégats composites, surprenant lorsqu'on songe que seuls deux instruments opèrent, sans manipulation électronique (sauf un archet électronique assure une vibration continue des cordes du piano).
Bien des paysages acoustiques nous traversent, s'enchevêtrent. L'écoute "en aveugle", acousmatique*, celle qu'a permis la diffusion radiophonique "à l'improviste" le 14 mai à 0h, laisse notre mémoire opérer des associations  impossibles, esquisser des espaces poétiques, nous lavant de toute cette "boue" sonore dans laquelle nous pataugeons.
Une musique envoûtante, qui fascine, nous plongeant dans une forme d'hypnose auditive, de séduction addictive.

A réécouter sur le site de France Musique, avant sa dissolution électronique.
Quelques images pour finir :

Un petit clic sur la photo pour voir l'album
12-05-05_34_Eve Risser

Eve Risser - photo dolphy00

Finir ? Pas tout à fait.
Une proposition incongrue : après l'écoute complète (oui, on peut la répéter), enregistrer le podcast, puis en extraire quelques segments pas trop courts (de 1 à 4 minutes), et lancer leur écoute en boucles aléatoires.
Pourquoi un tel traitement ? Pour mieux se laisser surprendre par la richesse du discours proposé, sans le relatif confort des évolutions continues, de la trajectoire musicale.
Chronophage et contestable ? Je vous l'accorde.

* Acousmatique : "Un son acousmatique - que l'on entend sans voir la cause dont il provient - est ressenti comme lieu secret, énigmatique, où le savoir se cache". Définition exhumée par Pierre Schaeffer, et reprise par François Bayle et d'autres ( voir idixa.net) .

Retrouvez toutes les brèves de concert .

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