Jean Bordé Septet (Claude Parle)
Première apparition du "Jean Bordé 7tet" ...
( je suis sur que cet intitulé va le mettre de méchante humeur
! ! )
Agnès PALIER voix,
Dante FEIJOO sax alto & soprano,
Jean BORDÉ contrebasse,
Laurent PASCAL harmonica
Xavier LOPEZ Piano préparé/laptop,
Arnaud LE MINDU guitare électrique,
Francis LARVOR Ordinateur/objets.
Vendredi soir chez Marc, Galerie Tampon, beaucoup
de monde pour le septet de Jean Bordé dont c'était la première apparition
publique ...
Formation hétéroclite mais assez bien structurée ...
Dante Feijoo - Laurent Pascal - Xavier Lopez - Agnes Palier
Agnès la plus surprenante peut être ...parce que
discrète, particulièrement fine dans ses interventions, très attentive,
concentrée ...
Mêle avec un rare bonheur ses inflexions aux jeux
des musiciens au point que si nous ne voyions pas son action, on pourrait
ignorer qu'il s'agit d'un travail vocal, d'autant que Francis Larvor se plait à
brouiller les cartes avec une électronique décalée et sommes toutes, assez
étonnante ! ...
De même, Laurent Pascal, à l'harmonica, se mêle lui
aussi, très bien dans les strates évolutives de ce groupe dont la première
partie était particulièrement tissée ...
Xavier Lopez ...mais oui ! ...lui aussi ! ... discret efficace, inventif ... particulièrement fin tant dans son travail instrumentiste que dans la préparation du piano ...de petites traces, égrenées avec minutie, avec leurs rythmes propres, leurs densités, comme posées sur les souffles des autres intervenants.
Francis Larvor
Bon, parlons alors d'Arnaud Le Mindu ...dont les
saillances découpaient fort heureusement les matières et les climats
particulièrement attractifs de ce nouveau Septet ... Beaucoup d'humour aussi,
disons qu'on ressent une certaine jubilation à l'écoute de ces gaillards !
...et gaillarde ! ! ...
Dante, efficace, comme à l'accoutumé ... sans trop
en faire, isole et sculpte ce qui passe à portée de ses oreilles ! ...
Et Jean (Bordé) dans tout cela ?
Eh bien, disons qu'il fallait être à l'écoute pour
savoir ce qui lui passait par la tige des cils dans les mystères de ses
colimaçons ! ... Parlons clair : il fallait être assis contre la contrebasse
pour apprécier le léger travail de tâtonnements, d'effleurements de grattages
qu'il insinuait sur l'écorce de l'instrument ! ...
Même l'archet sur les cordes semblait à court de
colophane (il est vrai que Jean reste assez avare dans l'utilisation de cette
noble substance ! )
Le problème avec ce type de travail, pour une
formation de cette importance, reste la distance d'écoute ! ...
A partir de trois mètres, il n'y a plus moyen
d'apprécier les délicats équilibres, les diverses balances entre
instrumentistes, entre traits et prégnances ...
Peut être une question d'écriture ? Faudrait il
pré-écrire au moins des grilles spatio temporelles pour favoriser les
différents niveaux d'expositions ? ...
Laissons donc ce très bon septet aborder puis
résoudre cette problématique ... ce d'autant qu'il est méritoire de poser aussi
des questions en plus de l'excellente qualité du travail fourni! ...
Merci aussi pour leur simplicité ! ...
C.P
Ajoutons une petite vidéo prise ce soir là. La fin du 1er set.
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