Passages des Fées du Rhin (Erdmann - Duboc - Paganotti - sbr 006)
D'abord une contrebasse somptueuse. Une sonorité qui fait frémir. La basse de Benjamin Duboc.
Elle ouvre le premier morceau, les fées des eaux.
Une entrée presque timide du sax de Daniel Erdmann, pour un chant qui se déploie, quasi crépusculaire
comme les affectionnait Coltrane.
Une batterie soliste, celle d'Antoine Paganotti, toute d'irrégularités, mais avec un groove puissant et délicat. Impossible de ne pas se dandiner, de danser, moi qui remue comme une barrique.
Une musique qui s'empare de votre corps, de votre âme. On goûte ensemble ?
Les Fees des Eaux - Les Fees du Rhin
Un feu de cheminée, le soir, loin de Paris, avec Les Fées du Rhin, pour une moment intense.
Un son double au sax, triplé par l'archet de la basse, et un martellement délicat de la batterie. A nouveau, un univers intimiste, l'oreille constamment sollicitée, caressée, surprise. Des sons tenus. Trois instruments solistes. Un charme puissant. Drames d'un instant.
Je pourrais ainsi égrener les autres titres de cet album, poème à lui seul :
C'était donc ça
Ou presque
Sur place
Petit à petit
Que faire d'autre ?
Ici et là
L'appel des ondines
Deux fois déjà, j'ai eu la chance d'écouter ces Fées sur scène, ou plutôt dans des bistrots, à Montreuil, à Paris dans le 18e. Toujours, le plaisir de jouer, ensemble. Des artistes innovants et talentueux. Une musique libre, quasi festive. Une ambiance décontractée, bon enfant.
Cette fois, les Fées nous emmènent dans un univers tout de sensibilité, laissant une large place à l'exploration des sonorités, des résonances, des vibrations. Un très beau croisement des problématiques de la musique improvisée et des fulgurances quasi charnelles du free jazz.
CD du label "Sans Bruit". Une démarche originale qui permet d'entendre, de découvrir des musiques, des artistes, pour un prix très modeste, avec par exemple des téléchargements à 6 € (320 kbps).
Des choix esthétiques très sûrs.
Pour entendre des extraits du catalogue, petit tour sur Myspace .
"Finalement, vous ne trouverez ici qu'un peu de cette musique dont nous avons besoin.
Pour vivre"
Déjà chroniqués sur JazzAParis d'autres enregistrements de Benjamin Duboc : The Fish, Nuts (aussi sur le label Sans Bruit), L'ombre plus vaste .
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