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Jazz à Paris
17 novembre 2009

13 en scène + 1 : Ping Machine à Radio France (7 nov 09)

Ping Machine - Fred Maurin, de dos
09_11_07__05_Ping_MachineFoule des grands jours à Radio France, avec des enfants un peu partout. Un léger doute au début : étais-je sur la bonne file ? Oui, bon.

C'était un concert attendu.
Ping Machine est connu grâce en particulier à la programmation de l'Olympic Café (pour tenir sur cette petite scène, il faudrait inverser les places du public et des musiciens).
Mais samedi, la salle de Radio France était grande, bien sonorisée, confortable ... et archi-pleine.

Petite présentation de Xavier Prévost pour nous préciser qu'il s'agit d'un collectif, où chacun se sent totalement engagé même si l'on joue la musique d'un seul d'entre eux : Fred Maurin.
Il nous rappelle l'impression forte que lui avait laissée cette formation lors d'un festival de la Défense.
Après deux sets et 1h30 de musique plus un rappel, plusieurs centaines de personnes partagent cette impression.

Cette formation * nous offre un plateau de 10 cuivres, plus une guitare (Fred Maurin), une contrebasse (Raphael Schwab) et une batterie (Rafael Koerner). "Médium band" ? Plutôt "Grand Format" pour le plaisir des oreilles.

Une première partie avec deux thèmes, ou plutôt une suite en 5 parties "Machination" et un thème "Rage etc." issu du précédent album.

La suite permet d'entendre un soliste (voire deux ou trois, successivement), différent à chaque mouvement et qui semble jouir d'une totale liberté d'improvisation, face à l'orchestre doté d'une partition très écrite.
J'ai particulièrement retenu le 2e mouvement, avec un Sylvain Bardiau travaillant, fouaillant les sonorités de sa trompette, un discours  très aventureux au sein d'un bain orchestral chatoyant, charmeur, séducteur : une opposition (ou une mise en relief) particulièrement réussie.

Les références à de glorieux anciens ne manquent pas, selon l'histoire, les tropismes de chaque auditeur.
Pour ma part on ne s'étonnera pas que j'y ai cru déceler des réminiscences mingusiennes, en particulier en raison de ce savant dosage d'écriture et d'improvisation débridée; ce sentiment aussi que chaque musicien est comme transcendé par sa contribution au collectif, qu'il puise là une source de développement de son propre univers musical.

Une deuxième partie où l'invité, Benjamin Moussay, avait a priori la lourde tâche de s'intégrer à un ensemble très structuré, disposant d'un son puissant, spécifique ...
Tout a paru, au contraire, très naturel, simple, presque sans modification ni rupture du discours orchestral antérieur, presque ...
J'ai eu le sentiment que les choses ont changé lorsque Benjamin Moussay a commencé à griffer avec son (sa?) Fender Rhodes. Phrases aux attaques puissantes, qui semblaient entraîner l'orchestre, lui donner encore plus de punch. L'écho d'un héritage, peut-être, d'un phénomène des années 50-60, Jimmy Smith.

Tous les musiciens ont eu l'occasion de se faire entendre en solo, les titulaires comme les remplaçants (Matthias Mahler).
Ils étaient tous excellents, certes certains plus visibles, plus expansifs, à l'image d'un Julien Soro omniprésent et lyrique à souhait, surtout en deuxième partie. Mais il faudrait citer tous les cuivres.
Une section rythmique basse - batterie qui sert, soutien très efficacement l'ensemble, avec ce mélange de décontraction (Koerner) et de puissance (Schwab), ce que le public a justement "sanctionné" par des applaudissements nourris.
Non, je n'oublie pas Fred Maurin, l'âme de cette "Machine", même s'il a passé une une large part du concert à diriger l'orchestre.

Petit tour en images de cette formation.

Pour voir l'album, cliquez sur la photo
09_11_07__27_Ping_Machine_Fred_Maurin

On sent bien que ce concert n'est pas tout à fait comme les autres. Il donne le sentiment d'une éclosion, d'une entrée dans la cour des grands.
Les conditions étaient idéales : grande salle, belles lumières, sonorisation professionnelle, des musiciens en forme, un concept bien au point (un très beau travail de Fred Maurin), un public nombreux et conquis.

Un souhait : que cet ensemble là dure, qu'il ne se défasse pas. Le risque n'est pas mince tant chacun des musiciens pourrait à juste titre prétendre à un itinéraire propre. Ils ont beaucoup à nous offrir, tous ensemble.

Petite précision : de larges extraits de ce concert seront retransmis le 28 novembre prochain sur France Musique (Le bleu, la nuit).

D'autres concerts de Ping Machine sont prévus : faire un petit tour sur leur site ( www.ping-machine.com).
Et pensez à acheter leur dernier disque, d'où est issu une bonne part du répertoire de ce concert : Random issues .

PING_MACHINE_RANDOM_ISSUES

* Liste des musiciens
Benjamin Moussay (piano & piano électrique)
Jean-Michel Couchet  (saxophones alto & soprano)
Fabien Debellefontaine (saxophone alto & flûte)
Florent Dupuit (saxophone ténor, flûte, flûte alto & piccolo)
Julien Soro (saxophones ténor & soprano)
Guillaume Christophel (saxophone baryton)
Fabien Norbert (trompette & bugle)
Andrew Crocker( trompette)
Sylvain Bardiau (trompette & bugle)
Matthias Mahler (trombone)
Didier Havet (trombone & tuba)
Fred Maurin (guitare, composition & direction)
Raphaël Schwab (contrebasse)
Rafaël Koerner (batterie & percussions)

Retrouvez toutes les brèves de concert .

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Commentaires
L
Génial !<br /> Ca fait plaisir que cette formation soit mise comme ça en avant, chez toi et chez d'autres, car elle le mérite tellement.<br /> Oui, le Ping Machine, il a du chien j'aurai envie de dire.<br /> J'aurais bien vu un concert de Ping Machine avec le Collectif MU, qui est dirigé lui, par un autre excellent guitariste, Jean-Loup Bonneton.
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