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Jazz à Paris
30 mars 2020

Tocanne-Blesing « L’impermanence du doute » (Petit Label)

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Il y a en France une actualité Paul Motian encore renouvelée. Il y a encore peu, en effet, le trio du batteur Thierry Waziniak a sorti un disque autour des compositions dudit Paul. On pourrait considérer que « L’Impermanence du Doute » souligne une fois de plus cet héritage.

Juste deux instruments sur cet album, un simple duo, guitare - batterie. Dans le thème, « Les sauts de l’ange », le ton est donné. Une guitare torturée, aux cordes écrasées ou en vibratos acides, se délectant de résonances, de stridences lentes, et une batterie non envahissante, subtile, indépendante, chacun ménageant à l’autre des espaces d’expression solo. 

Dans « Bugs conversation », la guitare délivre des vibrations plaintives sur un rythme insistant, alors que les peaux connaissent des chocs distillés, juste quelques touches évocatrices, coloristes.

« Demain n’est jamais certain » est l’occasion pour les percussions de fouiller les crépitements doux, les chocs épars, les caresses du métal, accompagnées d’une guitare bruitiste, évocatrice d’un ailleurs, avant qu’elle n’amorce une démarche hésitante, délicate, aux notes distantes. Un moment subtil, d’émotions épurées. 

Dans « L’impermanence du doute », la guitare semble hésiter entre résonance des cordes et segments mélodiques, avec quelques coups de griffes retenus, la batterie voletant sur les cymbales, roulant sur les peaux, se faisant plus insistante, semant la route de cahots multiples puis retrouvant l’efficacité discrète.

Des crépitements rares des cordes pour amorcer « L’ivresse du crabe », de vagues accents d’Asie, et encore ces frappes qui surprennent par leur économie, leur efficacité, parfois l’absence de pulsation au profit du plaisir des balises posées dans cet espace privé.

Ces quelques mots posés ça et là sur quelques-uns des dix titres de l'album n'épuisent pas les diverses sensations, les surprises, les paysages sonores. Cet album est à écouter toutes antennes dehors. Il dresse un décor intimiste, aux touches subtiles. Il est rehaussé par un choix des titres qui ouvre grand un imaginaire que chacun peut s’approprier, amplifier peut-être. C'est un album formidable, une balise musicale qu’on aime à retrouver.

En ces temps d'incertitudes, il est possible d'acheter une version numérique, de 42 mn, de cet album sur Bandcamp.
Pour vous y inciter, cet extrait

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