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Jazz à Paris
4 juillet 2009

(photos, brève et vidéo) : Retour sur le duo Guérineau - Duboc (19 juin 09)

Sylvain Guérineau – Benjamin Duboc
Festival R du Temps

Le 19 juin 09 @ Atelier de Bernard Thomas-Roudeix (Paris)

Quelques photos du concert
(Pour voir l'album, cliquer sur la photo)
Guerineau_2

Sylvain Guérineau

Nous étions une vingtaine à avoir réservé. Nous nous sommes retrouvés plus du double devant l'Atelier de Bernard Thomas-Roudeix. Descente de plusieurs étages pour découvrir une petite salle, éclairée au néon, avec une dominante de couleurs bleues.

Chacun s'installe comme il peut dans cette salle pleine, certains même sur une échelle de bois, afin de prendre qui des photos, qui des vidéos. Nabab, je suis au premier rang, sur un sofa. Pascal Marzan, sur le côté, est chargé d'enregistrer : un futur CD ?

Les deux musiciens sont déjà là, des bises à droite à gauche. Didier Lasserre annonce le duo, un peu comme s'il devait s'excuser d'être l'inspirateur, l'organisateur de ce nouveau festival, l'R du Temps.
Le trio Guerineau, Duboc, Lasserre nous avait déjà réservé de bons moments (en particulier, lors de la sortie du vinyl "L'ombre plus vaste"). Le passage au duo paraissait une suite logique, sans grande surprise a priori. ... perseverare diabolicum !

Dès le premier morceau, s'impose le sentiment qu'il se passe quelque chose d'important. Beau dialogue, souvent en aller-retours, parfois comme suspendu, avec des phrases plutôt courtes au sax dans un premier temps, et des alternances cordes pincées, frappées ou frottées, puis des séquences plus longues où les discours sont enchevêtrés. Enfin petit segment répétitif, ce qu'affectionne Benjamin Duboc, avec échos aux sax, pour nous mener à la fin du morceau.

Le deuxième morceau, de 20 mn environ, est somptueux.
Sylvain Guérineau se met de côté. Silence. Benjamin Duboc saisit son archet ... puis le repose.
Quelques notes pincées pour mesurer le silence, établir l'espace où se déploiera la musique, aiguiser l'écoute, savourer la rareté.
Un solo de 6 mn, totalement en cordes pincées, pour nous faire entrapercevoir une part de ses paysages intérieurs : l'écoute est intense, le public conquis.
Une entrée douce de Sylvain Guérineau, à laquelle répond des chants d'une grande délicatesse à la basse. Des notes répétées et des claquements de touches au sax, échos à l'archet sur la basse, discours tourmenté au sax. Le dialogue se fait intense.
Quelques fulgurences dans l'histoire du jazz, des réminiscences dolphyennes, avec des envolées vers les aigus en fin de phrases, ayleriennes aussi, des sons "sales" alternant avec des claquements ou des lignes assez classiques.
Richesse des timbres, au service d'une musique boulversante d'expressivité, sans une once de pathos, essentielle. Le temps passe très vite. C'est déjà la fin.
Un duo d'exception !
Un "Tabernacle !" fuse avant des applaudissements qui libèrent la joie accumulée. Non, je n'ai pas les yeux humides.

Le 3eme morceau ... mais je ne vais pas en parler. Je préfère vous en proposer presque l'intégralité

Dialogues de deux artistes, aucun n'accompagnant l'autre, chacun explorant son univers ... un oeil sur son compagnon, rebonds, entrelacs.
Une musique très dense au pays d'un free européen, avec des échos fugaces de certaines racines jazz (Guérineau n'est pas hors temps) et une science du son.

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Retour sur les musiciens :

Benjamin Duboc a souvent été chroniqué sur jazzaparis.
Première rencontre chez un ami commun, Dante Feijoo, pour un concert à domicile.
Intérêt pour sa musique, ravivé par "Free Unfold trio" (avec Le Masson, Lasserre), "Les Fées du Rhin" (avec Paganotti et Erdmann) et "The Fish" (avec Guionnet et Perraud).
Puis le choc de "Nuts", ce quintet étrange : deux trompettes (Siddik, Oki), deux batteries (Sato, Lasserre) et une basse.
Et bien d'autres musiques tant cet artistes aime construire, rencontrer (Amy Gamlen 4tet, Ernest Dawkins duo, Noah Rosen trio (avec D. Lasserre), Stephen Gauci  trio (encore avec D. Lasserre), Abdelhai Bennani en trios (Edward Perraud, Didier Lasserre), participer à des configurations nouvelles (musique électroacoustique, duo avec Edward Perraud) et bien d'autres musiques que je n'ai pas encore eu l'occasion d'entendre.
Sans aucun doute, un artiste de tout premier plan, qui compte. D'autant plus remarquable que la scène française ne manque pas de grands talents à la contrebasse.
http://benjamin.duboc.free.fr

En revanche, une rencontre assez tardive avec Sylvain Guérineau. Rencontré lors du concert de présentation du vinyl auto produit "L'ombre plus vaste" avec ... Duboc et Lasserre. Intérêt aussi pour l'homme qui entreprend un parcours artistique, essentiellement après une vie professionnelle (employé de banque puis enseignant). Comme s'il s'agissait de rattraper le temps "perdu", deux parcours artistiques qui s'entrecroisent : la musique et la peinture.
Aller sur son site pour en savoir plus, en particulien dans la rubrique "Peintures", tout à fait en bas : "Comment je ne suis pas devenu peintre". Une sacrée plume !

http://sylvainguerineau.free.fr/
3 critiques : une sur Jazz Break au sujet du disque Dies Irae .
et deux superbes critiques : de Philippe Carles et Didier Lasserre

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voir aussi les précédentes chroniques de ce concert par Frédéric Maintenant et Olivier Gandiva, et par les mêmes, les chroniques de la première journée du festival R du Temps (Pascal Marzan; Hors Ciel)

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Retrouvez toutes les chroniques "Jazz sur le Web".

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Commentaires
A
Bonjour,<br /> Je me permets de vous faire part de mon travail durant les concerts de Jazz où je croque en live les musiciens.<br /> N'hésitez pas à aller faire un tour sur le site où ces croquis sont présentés : http://jazzdrawings.blogspot.com/<br /> Je vous remercie, à bientôt !
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