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Jazz à Paris
5 septembre 2019

Une quinzaine avec Kaoru Abe

Kaoru Abe

Qui est donc Kaoru Abe ? Quelle a été son influence sur la scène du Free, de l’impro et des autres musiques au Japon ?
Ces questions sont à l’origine d’une série de publications qui auront lieu sur ce blog à partir du lundi 9 septembre, date anniversaire de la mort de Kaoru Abe, en 1978.
En fait ces questions découlent de l’écoute de quatre récents albums de/avec Rick Countryman : Chasing the sun (bientôt chroniqué), Sol abstraction, Jya-Ne et Center of Contradiction, tous crédités au batteur Sabu Toyozumi.
Dans chacun de ces albums, Sabu Toyozumi se révèle être un batteur d’exception, subtil et inventif, tout entier dans une forme de sacerdoce consistant à ouvrir des espaces à ses partenaires.
Quelle a été la carrière de ce musicien de 76 ans ? Sur wiki (en anglais https://en.wikipedia.org/wiki/Sabu_Toyozumi ) on apprend qu’ils furent un groupe très restreint à ouvrir la voie du Free au Japon à la fin des années 60 avec Kaoru Abe (as)  , Masayuki Takayanagi (g) et quelques autres.
En recherchant les albums de ces musiciens, une publication récente sur Nobusinessrecords attire l’attention : Mannyoka, un duo incandescent Kaoru Abe et Sabu Toyozumi. D’où les questions du début de cet article.
Pour tenter d’y répondre, il suffirait a priori de parcourir les ressources de l’Internet. En fait, on y apprend peu de choses.
Une présentation sur AllMusic par Eugene Chadbourne (https://www.allmusic.com/artist/kaoru-abe-mn0000366246/biography) semble ne retenir que quelques points : le côté tragique de sa courte vie, une sonorité abrasive, quasi caricaturale, et la chance qu’il aurait eu de jouer avec Milford Graves et Derek Bailey, tout en reconnaissant que la scène japonaise tarde à produire un autre talent de cette envergure.
Milford Graves, pourquoi pas, mais Kaoru Abe jouait bien avant déjà avec Sabu Toyozumi ! Et sa coopération avec la vedette US n’aura duré que le temps de l’enregistrement : incompatibilité ! N’y aurait-il pas là une forme de suffisance occidentale ?
Sur l’aspect sulfureux de la vie de Kaoru Abe, un biopic a été réalisé (https://www.imdb.com/title/tt0291149/). Par ailleurs, un ouvrage a été écrit par Teruto Soejima sur l’émergence du Free Jazz japonais, récemment traduit en anglais (« Free Jazz in Japan : A personnal history » publié chez Public Bath Press) dans lequel il revient sur cette vie agitée . On pourra en lire la chronique par Pierre Crépon (en anglais) là : http://pointofdeparture.org/PoD67/PoD67Japan.html
Pour y voir plus clair sur l’importance de Kaoru Abe, pourquoi ne pas interroger le fondateur du label ChapChap, Takeo Suetomi, éditeur de Chasing the sun, cité plus haut ? Tout autre avis que celui d’Eugene Chadbourne ! Il considère que Kaoru Abe est un musicien très important sur la scène des musiques radicales du Japon. Et de citer quelques albums indispensables (voir plus bas).
Un rapide tour sur les sites francophones ne permet pas d’en savoir davantage, hormis deux citations spontanées sur « le son du Grisli » d’un des créateurs japonais actuels, Harutaka Mochizuki
Interrogé à son tour, le responsable de ce site, Guillaume Belhomme , me conseille de me mettre en rapport avec Michel Henritzi, et se déclare prêt à contribuer à cette série d’articles en gestation. Ce serait « Mort à Crédit ».
Michel Henritzi est l’auteur de « Jazz au Japon » , l’un des articles de « Polyfree, la Jazzosphère et ailleurs (1970-2015)» rassemblés par Philippe Carles et Alexandre Pierrepont. Il répond favorablement à ma requête en acceptant de transcrire trois de ses chroniques déjà publiées dans « Revue & Corrigée ».
Le livret de l’album de chez Nobusinessrecords, dû à Julien Palomo, laisse apparaître une vue plus complexe, moins géo-centrée de la vie et de l’importance des deux musiciens. Il prend d’ailleurs quelques distances avec l’ouvrage de Teruto Seojima. Interrogé, Julien Palomo s’engage à produire une version complétée dudit livret pour publication.
Au-delà de ces chroniques, Takeo Suetomi, patron du label Chap Chap, qui a produit le dernier "Chasing the sun" avec Sabu Toyozumi, a accepté d'écrire quelques mots de préface à cette serie, préface qui peut tout aussi bien être lue comme une forme de conclusion.
Par ailleurs, Pierre Crépon (déjà cité) m'informe d'une playlist sur Wire et me propose de fournir une discographie de cette période du Free du Japon. Il s'agit de l'extrait d'un ouvrage collectif (non encore traduit du japonais) qui est une sorte de référence. Parmi les auteurs, Sabu Toyozumi et Takeo Suetomi. Interrogé, ce dernier en est ravi et donne son accord pour publication dans notre série.
Enfin, Guillaume Belhomme vient de publier, toujours dans Wire, une liste d'albums sur le thème de l'amitié franco-japonaise dans ces aventures musicales; il me permet de la relayer.
Avec ma propre chronique de l’album déjà cité, Mannyoka, ces dix articles seront publiés sur ce blog, un par jour ouvrable (le week end, on reprend son souffle).
Il s’agit souvent d’albums peu disponibles dans nos bacs. Quand c’est le cas, un lien est proposé vers une ressource en ligne, accompagné des références discographiques afin de permettre à ceux désireux d’écouter cette musique dans de bonnes conditions, d’aller solliciter un disquaire militant, de consulter des sites de ventes en ligne comme discog, ou de commencer une traque obstinée desdits albums partout où c’est possible : cette quête est en soi source de plaisir. Deux sites de vente en ligne méritent une attention particulière :
C’est d’ailleurs en hommage à JapanImprov que la série d’articles sera réunie dans la rubrique ImproJapon de ce blog.
Michel Henritzi et Julien Palomo ( lire chronique) sont eux-mêmes des musiciens exigeants.
D’autres contributions sont prévues pour compléter cette rubrique. Il est possible aussi que d’autres plumes veuillent se saisir de cette occasion pour faire mieux connaître la richesse peu commune de ces musiques.
Réjouissons-nous que des musiciens de premier plan du Japon aient choisi la France pour exercer leur art, comme Itaru Oki, Makoto Sato et bien d’autres.
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Albums essentiels de Kaoru Abe spontanément cités par Takeo Suetomi (label Chap Chap)
« His only album released before (his death) was "Mort A Credit". After his death, Sabu Toyozmi "Overhang Party (ALM / 1978) / Senzei (QBICO / 1978)", "Partitas (Trio / 1975)", "Nord" with Motoharu Yoshizawa (ALM / 1975)", "Jazz Bed" with Yasuhiro Yamazaki (ds) (PSF / 1971) ", " Mata No Hi No Yume Monogatar" (solo 1972)(PSF / 1972), "Hikarigagayaku Nintai" (PSF / 1972)", "Mokuyobi o Yoru" (PSF / 1972)", "Studio Session 1976" (Art Union / 1976)...»
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Cette série d'articles a aussi bénéficié de l'aide décisive de Ernst Nebhuth et de l'équipe d'Inconstant Sol (Nick, Sotise, Oxylib ...). Inconstant Sol joue un rôle particulier pour faire connaître des albums de jazz absolument introuvables par ailleurs. Et sitôt qu'ils sont re-publiés quelque part, les liens sont désactivés.
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Retrouvez tous les articles ImproJapon
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Commentaires
D
Pour moi une réelle découverte !!! Merci 😊
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R
oui, il y a au moins deux ref Utube : https://www.youtube.com/watch?v=VI67c0Am_3w<br /> <br /> &: https://www.youtube.com/watch?v=2Swk_F1ywGs&list=RD2Swk_F1ywGs&start_radio=1
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