"Butter in my Brain" Claudia Solal et Benjamin Moussay par Claude Parle
Comme si, d'entre deux blocs, un soir d'automne dilué dans un orage de gin au porto, la voix de Laurie Anderson échappait au soupirail d'une ruelle, poussée par la vapeur des sous-sols surchauffés ...
Réminiscences vocales intenses des années d'errances qui, par vagues, reviennent ...
Mushroom restaurant ...
C'est comme mes moires de l'eau, moires de l'ombre ...
Une fille au cerveau de gaz ... s'en vient vivre à la surface du monde souterrain.
Un piano électrique s'arrime et va vriller les multifaces de cette "femme cent têtes" du nouvel âge ...
Et la maison impossible échoue à contenir ...
Wanna say : Outta have a Jackson in ur house ! ...
J'entends les appels en morse d'une poésie du désespoir qui rit doucement de mes émois ...
Femme cent têtes, femme sans nom ... Les harmoniques s'enchainent et se figent ...
Le timbre d'un orgue noyé chante pour les sirènes ... Telharmonium englouti d'un monde désormais impossible; Chœur fou d'un Némo des errances perdues ...
Les cordes d'un piano qui claquent comme vergues dans la tempête, font sonner la coque et plier les haubans ...
Des barils roulent dans la cale ... Par rafales les vents lourds d'embruns flagellent les lambeaux de voiles ... Le hollandais fou s'évanouit parmi les brouillards des espaces incensés ... Beurre fondant de mon cerveau four ...
Remonter, remonter à tout prix par l'échelle du rythme ... On y va, on y va ...
Courage ...
Pousser tranquille la porte du fumoir, dérivant au beau milieu de l'océan ...
Aucune surprise au regard de grand aigle éteint, la maitresse du lieu d'un air insouciant, svelte dédain, d'un tour sur place accroche la bouteille d'or qui verse une larme d'immortel oubli au creux d'un verre de cristal qui bleuit sous les yeux ...
Je m'engloutis dans ta spirale et m'échoue aux vers d'un étrange Koan Zen ...
Des fleurs de prunier hérissé d'épines tatouent ma chair ...
Dogen, vertical, au sein de la neige parée des fleurs d'un vieux prunier ...
Mes paupière de givre deviennent de plus en plus lourdes ...
Et rient les épines, étreintes du vent fou du printemps qui les enlace si fort ...
La comptine doucement me réveille ...
Une bruine de grenouilles molles qui lentement s'échoue glisse tendrement sur mes cils ...
Quelqu'un joue du piano, encore ...
J'entends la voix ... Mais trop tard ...
La suivre, la suivre à tout prix comme "Tout smouales étaient les borogoves" du roman de Padgett ...
C'est le chemin d'Alice ... Les petites bribes de verre et d'os, fragments de mots, cailloux serrés des mouchoirs noués, riens ...
Les riens de La Voix ... Le Rien de La Voie ...
Loin, bien loin de là, j'ai réussi à déchiffrer quelques mots de graphite laissés dans un chiffon mouillé ...
"(I) simply disapprove any mixture of us,
of any kind ... "
C.P
extrait de Butter ...
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