"Bien Mental" Jean-Marc Foussat, Claude Parle, João Camoes (FOU Records FR CD12)

Bien mental

 Un trio à la composition insolite : un accordéon (Claude Parle), un alto (João Camoes) et un synthétiseur (Jean-Marc Foussat).

Avec ce dernier, c'est un méta-instrument qui est à l'œuvre. Il peut être une voix singulière, un nuage électronique complexe et chatoyant, un assemblage de sons d'ailleurs ... comme à côté des autres instruments. 

Mais ici, Jean-Marc Foussat invite ceux qui partagent son aventure à puiser dans les ressources de leurs instruments (strictement acoustiques) afin de fondre les matières, tisser des voilages plus ou moins ténus, ou provoquer des déchirures, des brisures, des cassures, des failles, ou palpiter alentour ... inviter là des paysages sonores inouïs. 

Et à peine y parviennent-il qu'ils se retrouvent comme enchassés d'échos troubles, incorporés dans une digestion sonore toujours inachevée. 

Ils peuvent ignorer superbement et aller leur chemin, ou prendre dans leurs rêts cette matière protéiforme, la doubler, la picorer, rendre ténues les membranes cellulaires pour une osmose toujours indécise. 

À cet art là, Claude Parle excelle, lui dont l'instrument est régulièrement sollicité pour produire une palette sonore aux frontières de l'électronique, une sorte d'orgue aux registres inhabituels. Les hauteurs de son deviennent secondaires. Les attaques, les vrombissements, les murmures... tout un langage comme déclencheur de rêves éveillés, comme matrice de paysages.

Et lorsqu'on croit aisément reconnaître l'alto, João Camoes joue à nous confondre.

Oui, cette musique est une réussite. Elle nous invite à écouter toutes fibrilles dehors afin de profiter du moindre courant pour faire voleter notre imaginaire. Elle nous offre bien des images délicates et étranges, des  parfums entêtants, une forme d'ivresse des profondeurs qui ne se dissipe que lors du silence final. Chacun fera les connexions oniriques de son histoire propre, mais pour tous elles seront particulièrement prégnantes.

Pour carboniser toute tentative de chronique, Claude Parle avait commis un texte difficilement dépassable (voir photo ci-dessous). Il a fallu du temps pour l'oubli et une volonté délibérée de ne pas relire pour rédiger ces quelques mots.

Ce trio jouera en novembre à deux reprises : 
- Espace Vitet le 11
- Souffle Continu le 12.

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Comments

[rigpaclaude]

Splendide présentation Guy ! ! ...