Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jazz à Paris
13 février 2018

Jean-Luc Petit, Benoit Kilian, Fred Marty - Tiasci le 8 février 2018

Jean-Luc Petit (photo dolphy00)

18-02-08_Jean Luc Petit_4_light

Fred Marty organise assez fréquemment des séances d'improvisation dans une salle en sous-sol près de la Gare du Nord, dans les locaux d'une association culturelle indienne, Tiasci . Une bonne acoustique et des musiciens défricheurs intéressants. Une terre d'aventures.
Ce 8 février, il invitait en première partie le duo Benoit Kilian (perc) - Jean Luc Petit (ss, clcb ...). Ce duo m'avait déjà ébloui lors de l'écoute de leur dernier CD : "la nuit circonflexe" (Fou Records FR-CD 25) (lire chronique jazzaparis )
Une musique puissament onirique, d'une sensibilité aigüe.
Voir les musiciens sur scène, à moins de deux ou trois mètres, éclaire les choses autrement.

18-02-08_Benoit Kilian light

Le dispositif de Benoit Kilian, avec sa (très) grosse caisse horizontale, accueillant divers bols, cymbales, objets (souvent de laiton) voire même un vieux rasoir électrique recyclé en résonnateur (un "E Bow" je crois), des ressorts tendus posés à même la peau, la trompette jouée au contact même de la grosse caisse : un attirail complexe utilisé avec attentions, afin de délivrer des trames sonores envoûtantes, changeantes.
Un véritable tremplin pour les chants de Jean-Luc Petit au soprano et au sopranino. Et c'est là que la magie opère. Des chants sans mélodie mais d'un lyrisme bouleversant, sans cesse renouvelés. En seconde partie du set, la clarinette contrebasse ouvrait des espaces vrillés et sombres, des grondements mêlés d'éclats d'êtres d'un autre monde. Une capacité étonnante à évoquer et faire s'entremêler des foules d'images, de sensations, à faire de nous des rêveurs éveillés.



En seconde partie, Fred Marty (b) se joint au duo. J'imaginais la convergence des sons graves de la basse et de la clarinette contrebasse, à l'image du duo avec Benjamin Duboc. Ce ne fut pas vraiment le cas. Jean-Luc Petit prenait son sopranino (puis le soprano) pour un chant dont il a le secret, fait de fulgurances, de sons parfois doublés, souvent complexes, par moments rauques, ou de stases contemplatives ou plaintives. Comme s'il s'agissait encore et toujours d'un long solo à sensibilité très aiguisée.

18-02-08_Fred Marty_1 light

Fred Marty se situait souvent dans un registre assez proche de Benoit Kilian, offrant des drones aux trames riches, profondes, mais aussi se plaçant en seconde voix soliste, venant entrelacer sa contrebasse aux virevoltes du soprano, ou encore proposant ses percussions sur les cordes, les rôles s'inversant vers le milieu du set, puis un sombre et délicat duo percussions frottées - basse.


Cette formule en trio renouvelle l'univers de "la nuit circonflexe". Elle en élargit le spectre sonore tout en conservant la richesse onique d'origine. Elle en accentue, si c'était possible, sa sensibilité exacerbée.

Une excellente soirée, qu'on aurait aimé partager avec un public plus fourni. Dommage pour les absents. Les présents ont pu, en sus, bavarder avec les musiciens, parler des futurs concerts tout en degustant de bons vins.

Retrouvez les autres

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Interstellar spaces ! ! ... Si le titre n'était déjà pris ! ! ...<br /> <br /> Superbe association en effet ce double Petit-Kilian ...<br /> <br /> Dommage k je n'aie pu y assister ...<br /> <br /> Merci Guy pr tes commentaires (rétro) éclairés ! ! ...
Répondre
Jazz à Paris
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 561 513
Archives
Publicité