Entrée des pluies de grêle : Christian Rollet (dr), Jean-Marc Foussat (synthétise), Quentin Rollet (as) (FR CD 30; BIS-007-U)
Évidemment très curieux d’entendre enfin papa et fiston, les deux Rollet, l’un comme l’autre flibustiers des hautes mers chahutées par les éléments, jouer ensemble en compagnie de cet éternel chercheur de trésors qu’est Jean-Marc Foussat.
Le suspens ne dure pas longtemps. Dès les premières notes, on sait qu’on est, et qu’on restera, accroché par l’extraordinaire vitalité, par l’inventivité crépitante de ces trois là. Nul besoin de hautes énergies, de fusions cataclysmiques.
Christian Rollet en feu follet des percussions, les caressant à peine parfois, libérant les roulements, lâchant quelques frappes indolentes puis retrouvant ses douces mitrailles.
Jean-Marc Foussat sort de sa machine bien des images mentales, des grondements, des sifflements, des irisations semblants sortir d’une contrebasse de verre, des jaillissements se mêlant aux percussions, aux circonvolutions du sax.
Une mention spéciale pour le petit dernier, Quentin, qui rappelle s’il en était besoin, l’extraordinaire musicien qu’il sait être. Il mixe toutes sortes de sonorités, souffles, claquements, roulements, ronflements, cris, stridences, boucles entêtantes et même accents bluesy (mais juste en passant), toute l’histoire du sax digérée. Un coulée musicale jamais tarie. Il profite avec gourmandise du superbe écrin que lui offrent ses aînés.
Lors de certains méandres de « Roulements de grêle » en particulier, il nous rappelle les duos incandescents sax-batterie d’un tandem infernal des années 60, le synthétiseur, torride, en sus. Mais c’est juste pour goûter la fièvre d’alors, puis passer à d’autres ambiances, d’autres errances, d’autres jungles fantastiques, aidé en cela par les trésors imaginaires de Jean-Marc Foussat et l’à propos, la vivacité d’esprit de Christian Rollet. Le Quentin est impressionnant de maîtrise, de maturité, de liberté ... et de lyrisme.
Une superbe fête.
Le titre de l’album accroche aussi. En fait, c’est un mix des titres des trois pièces qui sont eux-mêmes des tremplins aux rêves avant que la musique s’en mêle.
La pochette (voir plus haut), quant à elle, est peut-être une métaphore. Une rivière au cours puissant et une passerelle, détachée du quai, déjà à moitié noyée, ne menant nulle part. Photo de Timour Rollet
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Juste en forme de teasing, le futur album avec Quentin Rollet