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Jazz à Paris
5 novembre 2018

Rick Countryman (as) & Christian Bucher (dr) : « Estuary »

estuary cd cover recto
Artwork By – Reeva Countryman

Depuis l’écoute de l’album de Rick Countryman « Acceptance Resistance », http://jazzaparis.canalblog.com/archives/2017/10/23/35608009.html , il est clair que ce musicien accroche l’attention et l'intérêt de plus d'un en Europe, et probablement ailleurs.
A priori, un Free jazz en toute petite formation, sans complexe, puissant, lyrique, rocailleux, qui respire le bonheur immédiat de la liberté. On y retrouve ce plaisir de musarder au sein de cet idiome pour en savourer bien des recoins, qui dit finalement son attachement à ce surgissement d’il y a plus d’un demi siècle, mais sans oublier l'apport des générations antérieures. Un peu à la manière d'un Eric Dolphy et plus près de nous, celle d'Archie Shepp. Est-ce vraiment surprenant de la part de Rick Countryman ?
Ce nouvel album, « Estuary », en est une nouvelle illustration, ou plutôt une illustration renouvelée : il précise qu’un estuaire est l’aboutissement d’un long périple, sinueux, traversant de bien des paysages, pour faire son offrande à la mer ou à l’océan. La divinité est ici Eric Dolphy d’où le titre de la première pièce : Dolphynity.
Cette métaphore fluviale est aussi filée dans un autre album, toujours avec Christian Bucher, mais aussi accompagné du bassiste Simon Tan : « Tributary », ou la contribution d’une rivière à un fleuve qui la dépasse en puissance, et toujours avec Dolphynity comme première pièce .
Son «  frère en crime » est ici le seul Christian Bucher.
Tout comme le saxophoniste, Christian Bucher est tout entier investi dans cette furie expressionniste, y mêlant même, je crois, des réminiscences d’un Max Roach déchaîné. Une pulsation ininterrompue, éruptive, inventive. C’est particulièrement le cas dans la seconde partie de l’album ( Keplingering, Coconut, Second Estuary) lorsque Rick Countryman reprend le même segment mélodique, déployant une expressivité aigüe, exacerbée, et offrant un véritable tremplin à la batterie qui s’y précipite.

Deux discours le plus souvent et solistes et entrelacés, débordant de générosité et d'ingéniosité. Un album vivifiant, plein de sève, laissant présager bien d’autres efflorescences tumultueuses.

Un album enregistré lors d’un concert en club.
Tout ça, bien loin des USA, de notre chère Europe et de la rue des Lombards : ça se passe à Manille, jusqu'alors peu connue des afficionados des diverses formes de jazz.
Qui plus est, cet éloignement des grands carrefours du jazz n’interdit pas des rencontres avec d’autres talents de tout premier plan, dernièrement avec Sabu Toyozumi : «Jya-Ne », album en compagnie de ... Simon Tan, et un autre enregistrement de ce même trio qui vient de sortir, "Center of Contradiction".
On ne change pas une équipe qui gagne.

toyozumi cd cover recto



Lire aussi la chronique d’un album étonnant réunissant trois solos : « Saxophone Anatomy » avec Colin Webster et Lao Dan :
http://jazzaparis.canalblog.com/archives/2018/02/19/36145397.html

Avant de nous quitter, une petite vidéo de 3mn (mais image fixe)


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Retrouvez toutes les chroniques
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Commentaires
C
Hello. Merci pour cette belle découverte. Je ne connaissais pas du tout Rick Countryman alors que je suis une grande fan de jazz. Ses morceaux me font penser à des titres de Chet Baker que je viens de télécharger en mode MP3 ici http://m.mplay3.fr . Ça te dit quelque chose « You can’t go home again », « Summertime » ou encore « How about you » ? Si tu es fan de free jazz ou du moins de ce qui s’en rapproche, je te suggère vivement d’écouter ces différents morceaux…
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