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Jazz à Paris
26 juin 2019

Denis Charolles Octet et Surnatural Orchestra - Nuits des Arènes 15 juin 2019

Nuits des Arenes 2019


Du 13 au 16 juin 2019 se tenait le cinquième festival Les Nuits des Arènes (voir programme), aux Arènes de Lutèce bien évidemment, à l’exception du 13 où le festival était logé au Petit Bain.
C’est un jeune festival où vie artistique et citoyenneté se côtoient. C’est sa raison d’être. D’ailleurs, cette dimension citoyenne se retrouve toute l’année durant, une fois par mois, pour des échanges sur des sujets d’actualité. Par exemple, une soirée, à bord d’une péniche, avait pour thème la pollution des océans par des micro-particules de plastique. Pour être informées et participer à ces débats, il suffit de s’inscrire à la liste des Arènes ( https://www.nuitsdesarenes.com/ , rubrique Nous contacter).
Ce festival est animé par un jeune groupe de bénévoles et avec assez peu de moyens.
N’empêche , cette année, était programmée une soirée jazz, avec deux formations de belle taille : le Surnatural Orchestra et le Denis Charolles octet.

Denis Charolles micro lightJPG
Denis Charolles photo dolphy00

On retrouve donc ce dernier après la parution de leur superbe album « Duke et Thelonious » (voir chronique). Pas d’Aymeric Avice ni de Christophe Girard, mais avec Sylvain Bardiau (tp) et Charles Kieny (acc).
Dans ce vaste espace des Arènes, on pouvait craindre que le son se disperse, mais l’engagement militant du groupe et la douce fantaisie de Denis Charolles ont de nouveau opéré.
Le répertoire de l’album y avait sa place, bien sûr, mais il faut souligner qu’il ne s’agit pas là d’une problématique récente : on peut retrouver trace d’un concert au New Morning « En Campagnie de Duke et Thelonious », du 24 janvier 2012 (voir chronique). C’est dire que le répertoire peut dépasser les titres de l’album. De plus, comme dans la plus belle tradition du jazz, l’interprétation en public diffère assez de l’enregistrement. Une fête renouvelée.
Denis Charolles, lors d’une de ses prises de parole, à souligné l’importance et le plaisir de pouvoir réunir en concert une telle formation, un grand ensemble. C’est un superbe pont jeté entre deux des piliers du jazz, le Duke et Thelonious, pour rappeler affectueusement ce qu’on leur doit mais dans un jazz d’aujourd’hui .
À l’exemple de « Creole Rhapsody » du Duke ou folies instrumentales et glissandos nostalgiques se succédaient tout naturellement (Hugues Mayot et Raphaël Quenehen), où l’hommage flamboyant aux riches heures du trombone (Gueorguy Kornazov) côtoyait un lyrisme spontané et actuel de Sylvain Bardiau.


Tous n’ont pas été solistes dans cette pièce, naturellement, mais tout le concert durant, chacun a pu donner la dimension de son talent, y compris Charles Kieny dont c’était la première apparition dans la formation.
Quelques moments résistent à l’usure du temps comme lorsque Denis Charolles secoue une grosse caisse d’objets divers, sa «percuterie», tout comme il l’avait fait il y a quelques années au Studio de l’Ermitage (voir chronique).

Denis Charolles Octet light
photo dolphy00

Une belle fête d’une heure de chatoiements musicaux, de révérences nostalgiques et de surprises et frissons d’aujourd’hui.
Les musiciens : Denis Charolles, Julien Eil , Raphaël Quenehen, Thibault Cellier, Hugues Mayot, Gueorgy Kornasov, Sylvain Bardiau , Charles Kieny

Place ensuite au Surnatural Orchestra. Une formation nombreuse (19 musiciens), pour l’essentiel des instruments à vent mais où les percussions sont devant. Pas de contrebasse ni de piano, mais un sousaphone tenu par un Fabien Debellefontaine bien visible.
À noter une présence sur scène hors norme, avec des musiciens costumés, perruqués, changeant fréquemment de place, jouant les éclairagistes dérisoires pour les solistes du moment, trimbalant des échelles pour que plusieurs autres s’y installent.
Un groupe sans chef, nous dit-on, bien que Nicolas Stephan soit à la manœuvre depuis les origines et que les arrangements ne doivent pas grand chose à l’inspiration du moment. Il y a par moments, il est vrai, le Sound Painting, ce mode de composition de l’instant, où l’un des musiciens se place devant les autres et les « dirige » grâce à une codification précise des gestes.
L’humour est toujours là. En particulier avec Hanno Baumfelder, au trombone. Il y a quelques années déjà, au Studio de l’Ermitage, il proposait comme produit dérivé, la sueur des musiciens : chaque spectateur était invité à venir sur scène avec une éponge pour la recueillir en échange d’une obole. Cette année c’est un délire verbal sur « couche » en lieu et place de « coup » pour des expressions comme « du coup ». Délire verbal progressivement noyé par la masse orchestrale.
Un sens de la fête très aiguisé qui conduit à faire participer les spectateurs pour danser, se déguiser. Une forme de retour aux origines.
La musique jouée est celle de leur dernier album, Tall Man. Une remarquable puissance musicale n’excluant pas des passages très lyriques et des chants (en particulier Nicolas Stéphan).
La formation se renouvelle avec l’arrivée de Basile Naudet à l'alto, Camille Secheppet au baryton, Guillaume Christophel au ténor et Pierre Millet à la trompette (merci FD). On trouve la liste des Equipiers là : http://www.surnaturalorchestra.com/-L-orchestre-

Une vraie grande fête qui allait encore s’amplifier lors du 3e round, avec la présence simultanée des deux orchestres. Mais attention, «vous dansez, et nous on jouera». Le public ne se le fait pas répéter.
Vingt six musiciens sur scène ou avec le public ( Kornazov à dû s’absenter).
Et tout d’abord un chant éruptif de Nicolas Stéphan, qui en super showman, sait faire grimper l’ardeur d’une scène déjà bien festive. Après un solo au baryton de Camille Secheppet, c’est Sylvain Bardiau, cette fois au trombone, qui est invité sur le devant de la scène : une présence explosive, un moment purement jubilatoire. Puis c’est au tour d’Hugues Mayot d’être invité dans ce moment de fusion fraternelle. Le Surnatural rejoint progressivement le public pour faire la fête et profiter de l’octet de Denis Charolles. Sur un rythme antillais, deux superbes solos chaloupés et inspirés de Julien Eil et de Raphaël Quenehen. Une vidéo pour découvrir tout cela «en vrai».


On pourrait s’en tenir là. Mais ce serait sans compter sur l’enthousiasme de Denis Charolles et sa soif insatiable de musique. Il propose un rock, puissant et tout en autodérision, qui ne sera pas mis en ligne pour ne pas choquer les tenants d’une musique intimiste.
Une belle soirée de jazz, d’amitié, de convivialité.
Une réjouissante première Nuit jazz aux Arènes. Merci aux organisateurs d’avoir choisi crânement d’inviter simultanément deux grandes formations parmi les meilleures.

Quelques souvenirs du Festival par Les Nuits des Arènes : https://www.vacarm.net/concerts-live-report/5e-edition-des-nuits-des-arenes-a-paris-du-13-au-16-juin-2019/
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Retrouvez toutes les brèves de concert .
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